Lorsque Marie n’avait aucune occupation particulière, elle aimait rendre visite à Madame Carrou la mercière qui était petite, rondelette, les cheveux gris et le visage rougeâtre, elle portait toujours une blouse à fleurs, Marie ne savait pas son âge, mais pour la petite, elle était déjà vieille car Madame Carrou était grand-mère d’une petite fille.
La mercerie possédait des trésors, il y avait une impressionnante quantité de boutons, aux différentes formes et couleurs. La fillette préférait admirer les rubans de satin, Madame Carrou lui en donnait et Marie choisissait les couleurs. Et puis quelquefois, elle lui faisait cadeau d’un petit canevas avec des écheveaux de fils. Les rubans étaient destinés aux poupées de Marie, même Moumoune avait eu le droit à un ruban rouge, la petite le lui avait mis autour de son cou.
Parfois, la fillette ne comprenait pas ce que disait la mercière, surtout quand elle venait la voir en fin d’après-midi, elle bafouillait et ne marchait pas droit.
Les parents de Marie venaient des fois lui rendre visite, surtout le soir pour l’aider à fermer sa boutique. La gamine se disait que Madame Carrou était trop vieille et n’avait plus assez de force.
Avant, la petite fille de la mercière venait en vacances, mais depuis quelques temps, on ne la voyait plus.
Marie lui demanda un jour.
- Il est où votre mari ?
- Je suis veuve, ma petite.
La gamine réfléchie et dit.
- Il est dans le ciel ?
- Oui, c’est ça.
Marie ne lui posa plus de questions depuis ce jour là car elle vit que le visage rougeâtre de Madame Carrou était triste.
Un soir, la mère de Marie qui revenait de chez la mercière, arriva en courant et cria à son mari :
- Viens vite m’aider à relever Madame Carrou, elle est sans connaissance sur le sol de sa boutique.
Hélène et Marie suivirent leurs parents et quand elles entrèrent dans la mercerie, les filles entendirent leur mère dire :
- Cette fois-ci, elle a doublé la dose, elle a trop bu.
Ils l’aidèrent à la déshabiller et la mirent au lit, puis le père des filles ferma la boutique. La petite famille revint à la maison, Marie dit à sa soeur.
- Elle est triste Madame Carrou, c’est pour ça qu’elle est rouge.
- Non, lui répondit Hélène, elle était saoule.
- C’est pareil, moi je l’aime bien et Moumoune aussi, rétorqua Marie en refaisant le nœud autour du cou de la petite chatte.




( Les berlingots)

C'est mignon tout plein, la vie vue par un enfant.

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Un ecrit charmant sous les yeux de cet enfant..........

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Merci ma chère Michèle pour ton commentaire et pour ton sourire !
Merci gentille delphine, toi aussi par ton sourire tu nous réchauffe le coeur


Bisous à toutes les deux :-D