Plume de platine Inscrit le: 12/9/2007 De: la porte 33 de l'A87 |
L'amour de ma chair -Roman - Page 14 sur 250... Mais pourquoi se harceler de questions alors que Carole est toujours près de lui ? Voici des années qu’Edouard n’avait pas éprouvé cette envie si forte pour une personne, qui fait évoluer ses sentiments d’amour toujours plus chaque jour. Vont-ils réussir à vivre sous le même toit sans que se renouvelle cette nuit torride qu’ils avaient tant appréciée ? Edouard est persuadé qu’il ne saura pas faire taire son désir trop longtemps, alors il se prépare pour une nouvelle confrontation dès qu’il en aura l’occasion. N’importe quelle excuse pour tenir compagnie à Carole dans la bibliothèque, ou après les repas, est employée, cependant son courage n’est pas encore assez présent pour l’emmener au bout de sa volonté. Aussi reste t’il parfois silencieux, pendant des heures, assis en face d’elle ; tous les deux semblent avoir les yeux plongés dans leurs livres ou leurs écrits, mais les deux cœurs sont si proches que l’instant fatidique ne saurait tarder.
Toutes les nuits, Edouard se lève, il ne parvient pas à dormir, il descend se verser un verre d’eau puis remonte se coucher. Jamais une fois, la porte de la chambre de Carole n’est restée entrouverte, et il ne l’a pas encore croisée dans l’escalier, pourtant il a parfois attendu dans sa chambre, debout derrière sa porte, espérant qu’elle sortirait avant que le sommeil n’ait gagné son esprit. De son côté, Carole s’est rendue compte de ce petit manège, mais elle ne veut surtout pas gêner Edouard en lui en parlant, et bien qu’elle en ait envie, elle n’est pas encore décidée à laisser sa porte entrebâillée, pour l’inviter à venir la retrouver, chose qu’elle envisage à nouveau ! Elle reconnaît que cette situation est plutôt burlesque, mais ne souhaite pas faire le premier pas.
Quelques mois sont passés, leur travail a pris le pas sur leurs sentiments, et leur vie se poursuit côte à côte dans la plus grande sagesse. Chaque soir, avant de se séparer, Edouard a pris l’habitude d’embrasser tendrement Carole sur le front. Pourtant arrive le jour où, après le dîner, Edouard se décide à affronter l’éventuelle rébellion de Carole, et prend le risque de lui parler franchement :
« - Carole, nous vivons depuis assez longtemps, l’un près de l’autre, pour que chacun de nous n’ignore pas les sentiments réciproques que nous éprouvons. Jusqu’ici je n’ai pas voulu te brusquer, mais je ne sais plus attendre, alors ce soir j’ose te demander, ce que j’ai dans l’idée depuis trop longtemps : acceptes tu de partager ma vie sous mon nom ?
Elle avait beau s’y attendre un jour ou l’autre, l’émotion est très forte, et elle ne sait pas quoi lui répondre immédiatement, tiraillée entre sa vie passée, qu’elle ne connaît pas, et l’avenir qui s’offre à elle. Alors c’est lui qui continue :
- Je te comprends, tu ne sais pas qui tu étais, mais tu es si jeune, à part à des parents, qui ont du te pleurer, lorsqu’ils auront appris ta disparition dans l’accident d’avion, et peut-être des frères et sœurs, à qui d’autre pourrais-tu manquer ? Le fait de nous engager tous les deux n’entravera pas les démarches que nous avons commencées, et nous pourrons les poursuivre ensemble. Alors, le moment venu, je pourrai t’accompagner auprès des tiens… »
Les idées se bousculent dans la tête de Carole, elle s’imagine, qu’avec la grande sagesse qu’il reflète, Edouard a certainement raison, et pourquoi continuer cette résistance, alors qu’elle aussi a envie de cette vie à deux ? Elle se sent si bien à ses côtés, et cela, depuis le premier jour de son arrivée dans ce village ! Edouard voit qu’il a mis le doute dans l’esprit de Carole, il ne lui en veut pas de ne pas lui répondre tout de suite, et est plutôt satisfait de cette absence de réaction. Doucement il s’approche d’elle, et la prend dans ses bras, il semble si confiant, gardant l’espoir d’un « oui » très prochain. Aurait-il enfin réussi à la faire changer d’avis ?
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