Je ne peux comprendre le monde , alors que le monde et les gens me comprennent.
J’en ai assez, dégoûtée de toutes ces immondices, ces plaintes, ces critiques et ces sermons.
Je ne comprends pas comment ils font pour, jour après jour, s’affronter sans hésiter un instant à tout perdre en insultes et agressions.
C’est pour ça que je suis partie, j’ai glissé à travers la voûte grise et j’ai fendu l’air, le temps, pour échapper à l’ombre, à cette prison de fer et de béton.
Je me suis souvent demandé pourquoi les hommes regardent toujours vers le ciel. Ont-ils oublié qu’ils vivent en bas ? ou bien essaient-ils d’accrocher du regard un nuage ? Façon plutôt absurde de voler !
Et donc je me suis enfuie, j’ai défait le nœud qui me fixait aux murs anciens, bien que j’y sois née je ne voulais pas y mourir. Alors un matin j’ai secoué mes ailes poussiéreuses et me suis lancée, ne désirant plus voir les pigeons déplumés qui, eux, pouvaient au moins se déplacer librement dans le ciel.
Je me suis lancée et j’ai volé, volé et expérimenté le vide , ce vide qui a toujours entravé mes ailes, car beaucoup d’ailes peuvent battre les airs, mais pas celles en pierre, il n’y a pas de place pour elles.
Cependant j’ai acquis de la vitesse, agressive et défiant la gravité et je suis tombée , toujours plus bas pendant que mes yeux, yeux ataviques de gargouille, cherchaient désespérément les nuages, comprenant enfin pourquoi les hommes me regardaient, les yeux tournés vers le ciel.
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.