Plume de soie Inscrit le: 18/8/2013 De: |
Texte très court : Ouhlaaaaaa, c'est vieux ce texte mes amis !!! C'était un rédaction, ça date d'au moins un an, mais je l'aime bien, je m'y attache....ahlà là , nostalgique, déjà , à la quinzaine passée ^^
AINSI CHUTE-T-IL
Je me revois Impasse Henri Dunant. Je me revois, découvrant cette sensation nouvelle, grisante. Cette attirance pour le risque que n'éclipsait pas la peur de la chute. Derrière moi, la rue, devant moi, aucune limite... du moins, si mes souvenirs sont bon, c'est ce que ressentait, , le gamin de cinq ans, 6 tout au plus qui était sur le petit vélo blanc et rouge de son cousin, devenu trop petit pour lui. Le vélo était vieux, usé, sale. Mais, moi qui filait, avec le sourire émerveillé qu'ont les enfants devant un nouveau jouet, je croyais y voir un trésor. _ « Regarde maman , regarde mami » me vantais-je, sans fierté, juste la joie simple de l'enfant qui s'amuse. Me vantais-je ? Ne devrais-je dire, se vantait-il, tant cette époque révolue m'est lointaine. Je ne pensais pas à ça à l'époque, es ce qui défilait autour de moi, n'était rien d'autre que l'impasse Henri Dunant. Parce que, comme tout le monde le sait, les enfants sont tous de grands gosses.
Quand javais trouvé ce vélo dans la remise poussiéreuse de grand-mère, le gamin que j'étais l'avait regardé avec admiration. Il était resté des années durant seul, entreposé dans une cave humide, sans que personne ne lui prête attention, vivant reclus, attristé par le souvenir du bitumes, lorsque ses roues tournaient encore. Je m'étais élancé sur l'asphalte doucement d'abord, sous le regard inquiet de sa mère, puis vite, toujours plus vite, ma mère, rassurée, me laissait aller de plus en plus loin, sans pourtant être trop éloignée juste pour me proteger. Je pensais atteindre la vitesse phénoménale des plus grands sprinteurs, je me oyais déjà , courant dans les cols mythiques de l'Alpe d'Huez et du Tourmalet, comme le faisait mes idoles. Car, comme je vous l'ai déjà dit, les enfants sont vraiment de grands gosses.
La chute gâcha ce tableau, provoqué par une anfractuosité sur la route. Sournoise, elle fit chuter le vélo, et moi, bambin, avec. Autant la découverte du vélo avait été grisante, autant la chute fut terrible. J'étais plus blessé dans son amour propre que dans ses bras écorchés. Je regardais ma mère. J'avais compris qu'elle savait que ce se passerait comme ça. Je ne lui en voulue pourtant pas, car, une fois la chute oubliée, l'enfant était reparti de plus belle. Il reparti, comme si rien ne s'était jamais passé, qu'il n'y avait jamais eu chute, ni douleur. Car, vous vous en douterez, les enfants sont vraiment de grands gosses. Au retour de mon père et de ma sœur, moi, cycliste en herbe ne put m'empêcher de montrer son aisance sur les pédales. Les adultes se rappelèrent alors peut-être leurs premiers pas sur un vélo, car les adultes sont encore de grands gosses, même si ce ne sont plus des enfants.
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