J'étais jeune journaliste et je voulais écrire un roman tiré de faits réels lorsque je tombais, par hasard, dans le journal local, sur un article qui m'intrigua...
Un homme venait d'être inculpé suite à un attentat à la pudeur sur une jeune fille de son voisinage... Il avait été condamné à une peine de prison que je trouvais assez lourde. Ceci m'incita à mieux élucider ce qui me questionnait en allant interroger son avocat...

Je pris contact avec lui. Il habitait un rutilent appartement à Neuilly et je n'hésitais pas à le contacter depuis Palaiseau où je résidais.

Je fus introduit par une bonne asiatique dans un salon magnifiquement décoré qui lui servait de bureau...

Il m'expliqua que la peine avait été lourde car, avocat commis d'office, il n'avait pu consulter le dossier qu'avec célérité.
De par ce fait il n'avait pu faire front à la vague dévastatrice de l'avocat général qui, fort d'une petite manifestation organisée par des féministes militantes, avait pu demander et obtenir le maximum...

- « Pourrais-je voir le dossier ??? » demandais-je avec ferveur …
- « Il me faudra le consentement de mon client mais ça me semble possible...
- « Et pourrais-je directement m'entretenir au parloir avec lui ??? »
- « Je tâcherai de faire l'impossible car en ce moment il y a des difficultés mais ça me semble réalisable... »

C'était un jeune type qui avait l'air dynamique et décidé. Je le trouvais formidable et j'étais étonné qu'il n'ait pas eu autant de succés auprès des membres du jury.

Après une vigoureuse poignée de main nous nous quittâmes en se promettant de se revoir... Je le remerciais de sa disponibilté et je fonçais vers l'ascenseur pour rejoindre mes pénates...

Je poireautais une bonne quinzaine lorsqu'un coup de fil de Neuilly m'avertit que je pouvais passer consulter le dossier...

« Pas chez vous et pas de photocopies... Vous pouvez prendre des notes en vous installant dans cette petite salle »
Telle fut la consigne...

En gros et si on résume l'affaire on verra que ledit Monsieur Ch... qui habitait le rez de chaussée de l'immeuble où demeurait la jeune Judith M..., profitant de la familiarité qu'il avait pu instaurer avec sa victime l'avait plusieurs fois tripotée et ce, sans son consentement, assez souvent, et ceci en une longueur de temps inappropriée...

Les parents avaient été avertis par le concierge, qui une fois avait surpris le manège... Ils avaient porté plainte et avaient prétexté que leur fille n'avait pas évoqué le sujet avec eux car elle se sentait menacée par le terrible suborneur...
Ils habitaient le 4eme et n'avaient jamais pu soupçonner une telle éventualité.

L'accusé avait dit évidemment le contraire mais il avait été pris en défaut, car une autre voisine Mme V... également habitante du 4eme, avait avancé qu'elle aussi avait été abordé par le personnage.
Elle s'était défilé en le menaçant de tout raconter à son mari...

C'était, d'après la description donnée dans le dossier, une femme mûre qui avait eu quelques responsabilités dans sa jeunesse...Bref quelqu'un de solide.
Il avait évidemment protesté... Mais deux contre un... La partie était inégale et le jury avait préféré recevoir et donner suite à la plainte des parents de cette toute jeune fille...

J'allais à la Santé pour interroger le détenu qui avait été mis à l'écart pour un bout de temps car on craignait que quelques tôlards n'en profitent pour lui faire sa fête... Tout se sait en prison et on n'est pas tendre pour ceux qui s'en prennent à plus faible que soi... Surtout quand on est à plusieurs …

Il faut dire que le type était plutôt costaud... Pas avenant pour un sou, renfrogné.

Mais il avait accepter de me rencontrer...

Le parloir était une pièce assez quelconque avec un mobilier sommaire... Mon interlocuteur était resté menotté évidemment et un gardien derrière la porte était près à intervenir si quelque chose ne tournait pas rond...

A ma grande surprise il fut loquace... Je pensais devoir lui arracher les mots un à un mais il n'en fut rien...
Il développa ce que j'avais lu dans les dépositions...
Il me dit qu'effectivement c'était lui qui avait activé la relation mais que tout de suite elle avait accepté qu'il aille dans les recoins les plus reculés de son intimité...
Il me donna des détails assez juteux que je ne mettrai pas ici... Il me dit que ce qui l'avait décidé à passer à l'action c'étaient les regards provocateurs qu'elle lui avait adressés et les continuels petits savoureux « Bonjour Monsieur Ch... » avec leurs sous-entendus.
Une fois en été elle avait devant lui relassé ses baskets en profitant de la posture et de sa mini-tenue pour qu'il puisse à loisir contempler ce qu'il est convenu à une jeune fille bien élevée de ne pas montrer...

J'avais lu beaucoup de ces choses dans le dossier mais le ton convaincant avec lequel il s'adressa à moi me laissa penser qu'il n'était peut-être pas si coupable que ça...

Je le laissais à son triste sort...

L'argent appelle l'argent et je soupçonnais que Mme V... en avait eu... Ce témoignage tardif m'a paru suspect... Je me suis dit qu'il fallait creuser ce filon mal bouché...

Lorsque je sonnais chez elle, elle m'ouvrit de manière affable....et autoritaire...
C'était une grande femme brune avec un outrageant corsage rouge à gros pois noirs qui lui donnait un peu un air de péripatéticienne sur le retour...
Ses yeux hyper-fardés lançaient des éclairs...
Son salon était comme elle...luisant...

Manifestement elle m'attendait...

Connaissant parfaitement le but de ma visite... et sachant qu'elle n'avait rien à craindre de cette confrontation, elle se montrait plutôt décontractée...

Sans vergogne je lui glissai une liasse d'euros dans une enveloppe qu'elle accepta sans retenue après que j'eu prononcé :
« Pour la peine que ça vous cause... »

De la peine, elle en avait... Car elle avait aidé à envoyer un innocent en prison... Sa culpabilité et ma mise en scène grossière d'offrande d'un pot-de-vin suffirent à lui faire admettre que les parents de Judith l'avaient un tantinet corrompue et que son histoire de tentative d'harcèlement par le voisin en prison ne tenait pas debout... C'était du vent... de celui qui souffle dans le mauvais sens...

Comme elle avait reçue aussi de l'argent de ma part, elle savait qu'elle ne risquait rien... Elle connaissait la jeune fille troussée par tous les angles depuis qu'elle était toute petite... Comme elle était d'une curiosité insatiable elle avait enquêtée plus ou moins sur la petite et elle me donna le nom et l'adresse de plusieurs gars que je pourrai ultérieurement contacter...

Comme les parents refusèrent de donner suite à une quelconque entrevue avec eux... Ils estimaient l'affaire close et non avenue... Je décidai de soudoyer Judith pour avoir plus de détails...

Nous nous rencontrâmes dans un recoin de bistrot discret où je pus voir à son comportement que la relation avec un homme plus âgé ne la laissait pas indifférente...Son souffle aigu lorsqu'elle s'exprimait donnait un poids sensuel et pour tout dire un peu malsain au contenu de ses propos...

Elle aussi avait compris que la cause était entendue et qu'il n'y aurait pas de nouveau jugement...

Elle se livra sans détour... reconnaissant qu'elle avait effectivement lancé la relation coupable, qu'elle s'était adonnée volontairement à toutes les caresses du bonhomme et en avait recueilli un plaisir troublant... Bref tout ce qui avait conduit M Ch... à la Santé était ici démonté sans la moindre réticence...

L'argent que je lui remis pour son temps d'entretien et qui était dans notre contrat initial suffit à la rendre bavarde et très démonstrative sur ses sentiments... Elle n'avait aucun remord... Je me doutais pourquoi mais j'évitais de lui parler de la liste de gars que m'avait fournie Mme V...

Nous nous quittâmes sur un serrement de main et un regard qui en dirent long sur son désir secret de me revoir...
Mais je ne voulais pas tompber sur son petit jeu...

Quelques jours plus tard, d'après les indications de Mme V..., j'allais voir un certain Gaspard, un quadragénaire qui habitait une sorte de taudis...
Il me décrivit en long et en travers les pratiques auxquelles il se livrait avec la petite, et que n'aurait pas dénié une prostituée de bas étage...

Quand à Ali, un solide marocain qui avait à peine passé la trentaine, il me décrivit comment il l'utilisait au-delà des interdits... et le plaisir intense qu'elle y prenait...
Bref... la petite Judith n'était pas l'ange que ses parents voulaient croire...

J'avais assez de données pour produire mon roman...

Il va être bientôt dans l'édition...

Je sais que les féministes vont pas aimer...

Mais les choses ne sont pas aussi simples...
Il y a des monstres chez les femmes...comme chez les hommes d'ailleurs...

De ce côté la il y a la parité...

Bien écrit et sujet intéressant.

" Pénates " ne prend qu'un seul " t " !

Adn

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Merci ADN pour votre appréciation et votre remarque orthographique que j'ai corrigée...


Amicalement NL...