1998 AIX EN PROVENCE. Samedi 10h. Assis sur une chaise, au café des Deux Garçon, Claude se désaltérait en buvant un scotch.
Employé dans une agence de photographie, il visionnait le film de son travail hebdomadaire. Avait-il déçu la direction? En lissant sa moustache, non, pensa t-il. Alors, tout allait pour le meilleur des mondes!
Sauf Katia, une blonde de vingt cinq ans, qui était en train de l'aguicher. Elle le draguait. Pire, la belle le harcelait et aussi souvent que ça lui chantait. Claude refusait chaque fois, ses avances. A quoi bon tromper sa femme?
Pourtant, Claude se sentait attirait par la force attractive des courbes mystérieuse de Katia. Son décolletait qui lui seyait à merveille, son déhanchement animal qu'elle arborait lorsqu'ils seuls dans les couloirs menant aux bureaux.
Il y avait de quoi... Blonde, un corps moulé dans une taille de guêpe. On aurait dit un corps moulé dans un gant de fer ! Elle lui rappelait des réminiscences, un parfum d’autrefois qui s’estompait avec le temps.
Tout en buvant un scotch Claude feuilletait « La Provence ». Soudain, il écarquilla les yeux et lut à la page des faits divers : La maison de la comédienne Barbara VIGUE fut saccagée et mise à sac par trois malfaiteurs. L’un deux lui tirait lui tira une balle en plein cœur. Son talent s’affirmait de film en film, et sans cette disparition brutale, Hollywood lui aurait ouvert les portes….
Non ! Non ! Pas ça. Claude sentit son corps se plier en deux, happé par un gouffre. Il pleura amèrement dans le pli de son journal, les mains moites, tremblantes.
Barbara fut son plus grand amour. Vingt ans sont passés. Claude l’avait connu dans le Venice Simplon Express.
Il se rappela les traits des yeux bleus-verts, comme ceux de Katia, une peau tendre, comme de la soie. Et son odeur de créole…. Un monde est passé.
En ce temps là , Claude avait tout juste dix huit ans, et sa bien aimé, presque dix de plus. Tout ça était si loin et si proche à la fois…
Tout avait commencé à Venise. Partir, là -bas, passer quelques jours de congé. Fuir aussi
Tout avait commencé à Venise. Parti là -bas, passé quelques jours de congé. Fuir aussi, momentanément à Venise. Parti, là -bas passer quelques jours de congé .Fuir aussi, momentanément la capitale. D’être trimballé d’un endroit à l’autre de paris, l’étouffait.
Son sac de photo en bandoulière. Claude fut enchanté du décor de Venise. De ses canaux et de des gondoliers. De ses innombrables, comme des pinceaux…. Des matins brumeux, avec la lumière, et toute cette dentelle de pierre, sur l’eau, lui conférant un air de fête ! Il passa du temps dans les boutiques de vêtement de luxe, croisant, aussi, en gondole, des femmes belles comme de croissants de lune ! il rêvait. Piazza Saint Marco. Un après-midi, sous un soleil de plomb. Des milliers de pigeons se posait et s’envolant, incessant d’un ballet permanent.
Tandis que Claude sirotait un cocktail au café Flora, à la terrasse, un vieux monsieur, sapé et sentant l’eau de Cologne, vint s’asseoir côté de lui. Posa son chapeau d’un geste machinal, et lui dit « Je m’appelle Antoine Effira , suit Belge de naissance, mais mon cœur est à Venise, ayant fait fortune ;ici, dans la joaillerie.
Il vit de la tristesse sur son visage, un profond désarroi. Passant du coq à l’âne, le vieillard s’enquit s’il comptait rester longtemps dans la lagune. Le jeune homme lui répondit qui, l allait bientôt Venise ? pour rentrer à Paris, mais qu’il n’hésiterait pas de revenir, si l’occasion se présentait.
Claude crut voir jaillir dans les yeux sombres du vieillard une étincelle… Indécelable…
Mr Effira lui avoua qu’il venait de perdre sa plus belle maitresse, et poussé à décliner un rendez-vous important à Londres, en Orient- Expess, il passe par plus ne le refusez pas d’abord, mais devant les insistances répétées du joailler, Claude refusa d’abord, non sans étonnement, Puis le vieillard se le paya et partit d’un coup d’un coup de vent. .
Claude reprit ses esprit, paya l’addition et r entra à l’hôtel. Avec le billet dans la poche. Le soir était pris. Rentrer Paname, dans un hôtel.
Avec le billet dans
Dans la poche. La soir, la décision était prise. Rentrer à Paname, Dans un palace de luxe. Il verrait du monde chic. Mais qu’il ferait ?
Quarante heures après, il était dans le train bleu. Dans sa cabine, il a du, regarder trois fois, autour de lui, pour être sûr qu’il ne revait pas. On lui aurait çà , il y a un ans, il l’aurait pouffer de rire ! Il finit par s’endormir, dans des draps reposants et moelleux. Claude se réveilla, consulta sa montre. Midi moins le quart. L’heure du déjeuner. Le train bleu fila en direction de Prague.
Lorsqu’il entra dans dans le wagon 4141, il s’aperçut q’il était en avance. Personne. Mais en raillant l’autre bout du wagon. Claude vit de dos, une femme. Jeune, lui sembla t-il. En arrivant à sa hauteur, il eut une illumination. Une blonde avec des cheuveux fins, flottants, jusqu’au milieu du dos, Un visage lumineux et des yeus bleus-verts translucides, sous des cils noirs de l’épaisseur d’un petit stylet. Sa peau halée évoquait de longs voyages….
Son nez droit droit et fin, réchauffait ait l’éclat de ses joues. Prenant son courage à deus mains, Claude l,aborda :
Pourriez vous m’indiquer les toilettes.
- C’est au fond à Droite.
Merci.
De retour, la jeune femme l’invita à sa table. Ebloui, Claude s’inclina, en souriant, et s’asssit en face d’elle, Son cœur battait la chamade. S’intéraissaitt, elle, lui, pour briser le silence de la salle, ou était il, lui-même , un héros ? Il ne sut que penser… mais était confiant…
Assis devant devant cette beauté, Claude la sonda. Elle avait les traits d’un ange. Qui était’elle. Et où allait t’elle ? Ou bien, vivait t’elle, encore, sous l’emprise, parentale ? A mois qu’elle ne fut qu’une aventureuse, une de ses coureuses insatiables dans des histoires sans issue… Il ne sut le lire dans le profond des yeux limpides. Il reprit ses esprits.
La femme se présenta. Elle s’appelait Barbara VIGUE. Fille d’un célèbre sénateur de renommé internationale, elle était créole et vivait tourjours à Chateaubelair, aux iles S’Vincent dans les Caraibes. Passé la scolarité, à quinze ans, elle se fit un d’argent, comme le Baby Sitter, et tout en continuant ce travail, elle participa à des concours de beauté. Et comme le succès vint de suite, elle y prit goût. Un jour à sa surprise, elle gagna le plus prestigieux concours des Iles du Vent, avec l’attribution d’n chèque de vingt mille francs. Grâce à cette bourse , elle prit des concours de beauté. Deux ans passèrent.Un matin, alors qu’elle désespérait, un metteur en scène l’embaucha, et elle venait à l’instant son premier film, tourné dans la région de Vicenza. Ses yeux pétillait de bonheur.
Claude raconta sa vie. Semée d’aléas et d’épreuves, Ses héros étaient la séries « Michel », et tintin. La photo le passionnait et il aimait la mode, la musique.
La salle se remplissait. Des voix s’élevait, des mains s’empoignait, des baisers claquaient sur les visages, des bises s’activait, des rires de parfums fusaient de partout, des échanges verbaux, se jouttaient. Une rivières de parfums venait jusqu’à eux ainsi que des volutes de fumée.
Dérangés par ce tintamarre, la créole l’exhorta de la suivre jusquà sa cabine. Les joues de Claude s’empourprère et il lui emboita le pas. Dans les couloirs, Claude dévisagea sa tenue. Enveloppée dans un rayé à réglisse, d’une jupe classique. Foncée, assortie, la comédienne marchait dans des bottes à talons noirs. Ses jambes étaient gainées de bas marron relié à un porte jarretelle qu’il qui’l devinait imperceptiblement.
Dans la cabine, Barbara lui t’offrit du champagne et des biscuits nantais. Et tout en ses parlant, elle, allongée contre le montant de la couche, lui au pied de celle-ci, Barbara exhiba la géographie de ses coins les plus secret, de ses plis et replis, de cette terra incognita qui ne demandait quà tendre la main et offrir des perles de pluie. Uni à elle, dans un climat d’éclair et d’orage, Claude voyageait sur autre planète, un autre endroit… Un double voyage en somme.
Les rênes lâchées, il quitta momentanément son île, mais sans la perdre de vu… Plus l’Orient Expresse avalait des collines, des plaines et des villes, plus Claude naviguait à l’intérieur de Barbara, en s’aiguillonnait en elle, emporté sur le rail d’un fuseau de lumière,
Plus l’Orient Express s’accaparait un bol d’air dans les descentes obliques… plus le héros explorait sa douce Barbara. Comme si, elle était Ulysse, et qu’il devait , lui, la remonter….
Plus l’Orient Express galopait dans la nuit plus Claude se serrait dans sa bien aimée nocturne, en ne faisant plus qu’un avec elle, et sans qu’ils ne changeassent quoi que ce soit… Où les sons et les couleurs se répondaient,. Sur fond de silence, de frissons dans la nuit…
Un double voyage en somme. L’Orient Expresse et lui ne faisaient qu’un…
Claude se rappelait aujourd’hui. Comme si c’était hier. Des flots de souvenirs qui remontèrent. Pour toujours, Oui ; il avait refait ce double : une autre fois. Pour toujours. Oui, il avait refait ce double voyage en somme ; une autre fois. Dans le sens Londres-Venise-, plus le retour ; puis, ils ne s’étaient plus revus. Les lunes de miel, dont il savoure encore sa portée. Que seule, la mort arrachera…
Il plia son journal, encore humectée par son immense chagrin.
Le lendemain, malgré sa tristesse, Claude était à l’agence. A l l’heure. Comme d’habitude. Dans les couloirs, Katia, dans son décolleté, recommença sa ruse. Ses manœuvres vénéneuses. Son déhanchement animal. Dans son sillage, Claude se souvint de l’Orient Express.
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.