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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  28/6/2023 17:42
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
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Envois: 3535
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SUR LA PHOTO

C’est moi sur la photo avec….

Le mec à gauche, qui joue les apollons les pieds dans l’eau, c’est tout simplement mon pote. Mon pote et mon ami, malgré les dix ans qui nous séparent. Le grand frère que je n’ai pas eu. C’est lui qui m’a fait découvrir le monde du bel canto. Ténor bon teint, diplomé du Conservatoire, il raflait tous les prix des radio-crochets qui fleurissaient à l’époque. Les récompenses non monayables circulaient : montres rutilantes aux bracelets d’acier, postes de radio à piles, teeshirts et casquettes en tous genres, etc…C’est aussi en sa compagnie que le théâtre de Toulon a compté un choriste de plus et que l’Escolo de la Souco des danseurs chanteurs ténor et basse. Que de belles sorties et de voyage avons-nous faits en aubades et spectacles folkloriques…
En corollaire, il jouait les Casanova avec succès, je l’avoue, et je ne dédaignais pas de consoler ses ex. Il fut ainsi mon mentor dans l’art délicat de fréquenter de près le « gentil sesso ».
Les ans de prime ayant passé, l’éternel étudiant et pion rejoignit le corps enseignant et moi mes activités professionnelles à l’Arsenal maritime. Ce qui ne nous empêchait en rien de nous retrouver en toutes occasions, agapes et parties de pêche…
Pour ma part, les quelques allusions qui précèdent un ado, qui, de timide et réservé trouva petit à petit sa place au soleil social et culturel. Nous eûmes ensuite des projets communs : pour chacun, l’acquisition d’un terrain et la construction d’un cabanon dans un petit village du Haut Var. A ce stade, nous étions deux plus deux, la truelle à la main et la vie devant nous….
De l’eau, de l’ombre et du soleil qui accroche des reflets scintillants aux caprices du courant. La rivière dans laquelle on trempe, c’est le Caramy. Elle prend sa source aux contreforts de la Sainte Beaume et se jette dans le lac du barrage de Carcès, après avoir traversé Brignoles. Cours capricieux, crues rares mais soudaines. Nous sommes à Vins-Sur-Caramy, village bien nommé, car en contrebas un vieux pont, romain dit-on, enjambe le cours d’eau, précédé d’une chaussée qui forme un plan d’eau en amont. C’est en bas de cette chaussée que les galets glissants nous font jongler prudemment des arpions. Le Caramy est relativement poissonneux : goujons, ablettes, quelques écrevisses … Et des couleuvres, rares vipères. Le champ arboré de feuillus qui habille les rives est lui-même mitoyen de vignes et de pinèdes. Il fut un temps, pas si lointain (1950-60) où l’exploitation de la bauxite fit que le lit de la rivière fut bétonné en aval de Vins pour permettre l’extraction en galeries. Ensuite, le mode évolua vers de profondes carrières à ciel ouvert.
La fin de l’exploitation métropolitaine signa l’arrêt de cette activité.
Ne subsistaient que les carrières dangereuses et des friches industrielles. Quand nous bâtîmes nos cabanons, les pieds dans l’eau, il fut décidé de noyer galeries et carrières. Vers quels abandons allions-nous ? Le village, privé des emplois miniers était entièrement tourné vers la viticulture, allait-il mourir ?
Eh bien non. De nos jours, le château qui surplombe le pont a été restauré et sert à l’évènementiel et au culturel. Des lotissements ont fleuri un peu partout ; le vieux village compte des maisons d’hôtes et hébergements haut de gamme. Il reste de l’époque, inchangé, le pigeonier que je faillis acheter en son temps (Et ce temps-là, avec une poignée de figues, on pouvait : ça n’était pas à la mode)
Et la rivière, me direz-vous : elle est bordée de sentiers pédestres ombragés, la friche industrielles est bâtie de coquettes maisons. Les carrières noyées sont devenues des lieux de baignade et d’activités diverses. Et nos cabanons, alors ? Ils sont toujours là, mais plus tout seuls du tout. Moi, c’est le souvenir de nos braconnages piscicoles qui me revient : Le soir, on barrait discrètement la rivière avec un filetet le matin à l’aube, on récupérait la friture…
Qui donc a immortalisé les deux compères les pieds dans l’eau ?
Elles étaient deux, mais le 24x36, c’était ma compagne qui l’avait. Ça devait être en 73, sans doute. Ah, oui, le pont : il y a une légende qui va avec. Je vous la raconterai si vous êtes sages.


Parceval







Sybilla
Envoyé le :  29/6/2023 18:37
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 99110
Re: SUR LA PHOTO...
Bonsoir Parceval,

Des souvenirs très forts que tu as conté avec beaucoup d'émotions !
Au cours du temps, beaucoup de choses ont évolué quand aux paysages, mais aussi avec le mode de l'industrialisation.

Merci pour tes confidences partagées avec nous toutes et tous !

Et très belle toile !



Belle soirée cher ami poète Parceval !
Toutes mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rĂŞve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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