Le château magiqueIl était une fois, dans une contrée lointaine, deux amis inséparables, un chaton nommé Ludo et un raton-laveur qui s'appelait Gontran. Étrange couple en vérité mais l'amitié est ainsi : la sympathie ne se commande pas !
Ils aimaient beaucoup se promener ensemble au coeur de la forêt profonde qui bordait le village des animaux. Le côté inquiétant et un peu mystérieux de celle-ci les attirait irrésistiblement. Ils souhaitaient vivre des aventures intenses et ne craignaient pas le danger.
Par une belle après-midi d'octobre, parmi les feuilles dansantes et les rayons d'un soleil généreux, ils décidèrent d'explorer un endroit où ils n'avaient jamais mis la patte. Ils ne furent pas déçus. Au bout d'un moment, le sihouette d'un vieux château en ruine se profila à l'horizon. L'ennui, c'est que, pour rejoindre ce manoir, il fallait franchir un espace entièrement recouvert de ronces et assez obscur. Mais peu importait aux deux amis. Ils rejoignirent finalement la bâtisse au terme de bien des égratignures et des jurons.
Curieusement, la porte était entrouverte, comme si l'ancien château attendait des visiteurs. Ils pénètrèrent dans le hall mais entendirent soudain comme un grincement désagréable de chaînes. Des fantômes ? Le manoir était donc hanté ? Des paroles indistinctes se firent entendre, des murmures ébauchés et des cris perçants. Quelle frayeur pour les deux amis !
Mais Ludo et Gontran avaient le coeur bien accroché et rejoignirent la grande salle. De part et d'autre, le long des murs, de gigantesques armures se tenaient dressées, immobiles et recouvertes d'une couche épaisse de poussière. Il sembla à Gontran que ces silhouettes ondulaient légèrement mais son ami Ludo le rassura rapidement.
À ce moment, ils virent un étrange grimoire posé sur la grande table de chêne qui occupait le centre de la pièce. Il était ouvert, ils lurent en même temps cette phrase mystérieuse, inscrite à l'encre dorée sur le parchemin : "Que le passé ressuscite !". Quelle bizarrerie ! Ils se concertèrent un instant, devinant qu'il s'agissait peut-être d'une formule magique. Que faire dans ce cas ? Ludo, toujours audacieux, se décida : il prononça tout fort ces mots d'un miaulement décidé.
Aussitôt, à leur grande surprise, la grande salle obscure du manoir se métamorphosa en salon brillant et animé, peuplé d'une foule d'aristocrates et de marquises endimanchées à la mode d'antan ! C'était stupéfiant. Un orchestre de chambre jouait dans un angle, quelques danseurs formaient un quadrille joyeux. Par leur courage et leur audace, nos deux amis avaient redonné vie au château endormi. Quelle joie de voir la vie revenue en ces lieux magnifiques !
Les invités à la fête leur souriaient amicalement, leur bonheur était complet. Au bout d'un moment, ils décidèrent de quitter les lieux en toute discrétion. Ils avaient accompli une bonne action et cela les enchantait. Quelle aventure palpitante et pleine d'émotion ! Les deux amis regagnèrent le village des animaux où ils résidaient, le coeur empli de joie, de fierté et de générosité.
FIN