Le petit garçon qui avait capturé un rayon de Lune - Les contes de l'amitié VII
Le petit garçon qui avait capturé un rayon de LuneIl était une fois un petit garçon nommé Maël qui n'arrivait pas à dormir. Il s'était accoudé à la fenêtre de sa chambre et contemplait le ciel étoilé par une belle nuit d'été. Il entendait les hiboux hululer, les grillons chanter, cela le consolait un peu de ne pouvoir trouver le sommeil, surtout que la Lune était splendide. Magnifiquement arrondie, elle brillait de tous ses feux.
Il eut envie de se promener dans le jardin qui s'étendait devant la maison de ses parents. Très discrètement, pour ne pas réveiller sa famille, il enjamba la rambarde et se retrouva en pyjama dans le parc. Une douce brise rafraîchissait l'air brûlant de juillet. Il fit quelques pas, ravi. Il croisa un hérisson peu farouche, des papillons de nuit voltigeaient autour de lui. C'était bien sympathique. Finalement, la nuit était encore plus agréable que le jour !
Son attention fut soudain attirée par un rayon de Lune qui dansait sur une tige charnue. Une idée folle lui passa par la tête, comme une envie de s'en saisir par surprise. Il s'approcha en catimini et d'un geste vif, recouvrit la pâle lumière de sa paume. Il sentit comme un frémissement sur la peau, quelque chose de vivant. Il serra les doigts et regarda le contenu de sa main. Oui, il avait bien réussi à capturer un rayon de Lune. Celui-ci se trémoussait avec vigueur en tentant d'échapper à son ravisseur. Mais Maël le tenait fermement.
Le rayon se mit à briller fortement, c'était sans doute sa façon à lui d'exprimer sa réprobation. Cela n'eut pas l'effet escompté. Les animaux de la forêt, ravis, accoururent à la fête. Le hibou hulula gaiement, pour autant que ce soit possible de sa part, un hérisson se mit à se dandiner en cadence, aussitôt imité par un autre de ses congénères. Mille phalènes voletèrent tout autour, semblant battre la mesure. Tout le monde était aux anges, sauf le rayon de Lune, naturellement. Ce dernier se mit à supplier le petit garçon de le libérer. Il devait faire son travail de rayon de Lune, illuminer la Terre entière sous les ordres de sa patronne, la Lune. Après tout, Maël n'avait aucun droit sur lui, ce n'était qu'un méchant voleur dénué de scrupules.
Il y avait un fond de vérité dans tout cela, aussi le petit garçon accepta volontiers de libérer son captif, d'autant qu'il sentait que le sommeil n'était plus très loin. Il ouvrit la main et, comme un oiseau léger, le rayon voleta jusqu'aux nues. Maël et les animaux de la forêt se séparèrent bons amis et tout le monde rentra chez soi.
Revenu dans son lit, le garçonnet repensa une minute à son étrange aventure au clair de Lune puis l'appel de Morphée fut le plus fort, il sombra dans un profond sommeil. Comme par magie, au matin, il avait tout oublié de son équipée nocturne.
FIN