Le pigeon voyageurLe soleil brillait avec entrain en ce beau jour de février 2024, malgré quelques gros nuages de pluie. Perchée sur le toit de la petite ville de Pontdhermé, la girouette savourait l'air pur des hauteurs.
Soudain, sans prévenir, un volatile atterrit lourdement juste à côté d'elle. C'était un pigeon biset qui avait l'air épuisé. Le volatile métallique le regarda un peu de travers : que venait donc faire ce malappris sur son domaine privé ?
Il l'interrogea sans attendre. La réponse du nouveau venu ne le surprit qu'à moitié : il avait remarqué la petite sacoche de cuir fauve que celui-ci portait en bandoulière. Un pigeon voyageur, naturellement, transi de froid et égaré jusqu’à l’os !
Il avait déjà vu, de loin, ces énergumènes, le nez sur leur carte routière, l'air très professionnel, toujours affairés.
Celui-ci avait l'air complètement perdu et bien misérable. Il inspira une certaine compassion à notre vieux coq qui lui proposa son aide.
Le biset lui rit au nez, faiblement certes, mais son ricanement fut bien perceptible. Il ne prenait pas du tout au sérieux cet escogriffe de métal un peu rouillé.
Pourtant, dans un sursaut d'orgueil et un clin d'œil, le volatile métallique lui indiqua son chemin avec force détails.
Le pigeon voyageur parut éberlué : comment diantre cette girouette pouvait-elle être aussi précise dans ses indications, clouée au toit comme elle l'était ? La distance à parcourir était énorme !
L'air sagace et légèrement supérieur, le volatile de métal lui expliqua qu'il utilisait les nuages chargés d'eau de pluie en guise de miroir céleste pour dresser une carte précise du trajet.
Métallique certes, mais savant. Le coq perché triomphait.
Avec une modestie et une reconnaissance très subitement nées, le pigeon voyageur remercia chaleureusement son bienfaiteur. Il prit son élan et s'envola très vite pour poursuivre sa mission.
La girouette resta seule, mais ravie. Sur le toit de l'hôtel de ville de Pontdhermé, après tout, elle était bien tranquille !
FIN
Voici donc le dernier conte consacré à la fameuse girouette de Pontdhermé.
Ce coq emplumé et bavard n'a jamais existé que dans l'imagination de sa créatrice.
Mais à présent, il existe aussi un peu dans la vôtre…
Et il vous dit amicalement : « Au revoir ! ».