Dans cette contrée, les soirées d’été étaient particulièrement sereines, jusqu’au soir où un hibou avait élu domicile en venant se percher sur un muret limitant l’entrée du patelin. Il faisait noir, cette nuit-là, et les étoiles scintillaient dans le ciel en l’absence de la lune. Depuis un certain temps, ce rapace nocturne venait, dès que la nuit tombait pour lancer des hululements, cris lugubres et effrayants semant l’angoisse et la peur chez les villageois. Les faits duraient depuis un certain temps. Certaines légendes disaient que le cri du hibou présageait une mort prochaine. La plupart des villageois étaient superstitieux et vivaient mal cette situation. Le cri était devenu récurrent. Pendant le jour, les villageois évoquaient le même sujet et craignaient la malédiction qui allait s’abattre sur eux. Un soir, tout le monde était assis tranquillement au pied de la petite mosquée, quand ce sinistre visiteur vint à la même place et commença son hululement. Mon oncle, aujourd’hui décédé, et pour qui tout le monde avait une admiration sans faille, était doué d’une intelligence hors norme, il quiconque l’accompagnait la période de chasse aux gibiers. Il était le meilleur chasseur de tous les temps. Il avait tout préparé. Le fusil était à portée de main. Il le chargea avec des cartouches longues portées. Sans exagérer, le rapace était à cent mètres, les yeux brillant dans le noir. Le patriarche pointa le fusil en direction du macabre visiteur. Un silence pastoral envahissait la campagne. Visa l’entre-deux yeux et tira. Le coup de feu brisa ce silence pesant qui régnait dans notre pâté de maisons. Le hululement du hibou s’était tu. Au loin, quelques chiens s’étaient mis à aboyer. Tout le monde, connaissant les exploits en matière de chasse du patriarche, était persuadé que le rapace ne reviendrait plus jamais faire son manège. Le lendemain au petit matin, sur les lieux où venait se percher le hibou, l’oiseau nocturne était déchiqueté. Mon oncle ne lui avait laissé aucune chance pour revenir hanter ces lieux.

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