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     BONNE PĂŠCHE 7
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  21/9/2024 8:06
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
BONNE PĂŠCHE 7

BONNE PĂŠCHE 7



CAUCHEMAR



Norbert nage dans les eaux troubles d’un demi-sommeil nauséeux. Il a l’impression d’être sur une balançoire. Dans un jardin venteux et plein de bruits. Peuplé de sifflements, de froissements et par les battements d’une lente horloge qui fait : CLANG ! CLANG ! En plus, il a du laissé son sac de billes ouvert et elles s’échappent sur le parquet…
Enfin il opte pour le réveil et entrouvre laborieusement les paupières. Bon sang, mais il fait jour ! Le bateau roule bord sur bord. Il reprend conscience lentement avec la gueule de bois et mal au cœur. Pas étonnant, il s’était sanglé large sur la bannette et il suit le mouvement. Putain qu’est-ce qu’il y avait dans cette saleté de café ! Pied à terre, hésitant. Six heures ! Bordel, Pierre, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu m’as pas réveillé ? Quand il émerge sur le pont, le siège du skipper est vide, la barre libre et il a juste le temps de baisser la tête pour éviter la bôme qui balaie d’un bord à l’autre, voile faséyant. Quel tintamarre ! Le Pégasus est désemparé. PIERRE, PIERRE ! Il a hurlé dans les embruns. Un œil circulaire : Non, c’est pas vrai, pas possible, pas lui !
Dans un état second, il est à la barre et reprend le contrôle du voilier, verrouille le cap. Il inspecte le bateau : pas trace du copain. Comment cela a-t-il pu se produire ? Et quand ? Pour couronner le tout, pour une fois, la mer est désespérément vide. Il va pour déclencher la balise Argos, lorsque son regard accroche la brassière rangée à coté du siège, et le bout de sauvegarde qui traîne dans le sillage la petite bouée. Puis redescendant en cabine, il remarque : la couchette impeccable, les sacs faits et bien rangés, rien qui traîne, même pas une trousse de toilette… Il suspend son geste le temps d’intégrer ces données et soudain explose : Ah, le con ! Il n’y a que lui pour faire un coup pareil ! Il a tout combiné pour me mettre à l’épreuve. Tout lui revient sous un éclairage différent : l’espèce de briefing d’hier soir, le café pourri, drogué, off course. Tout de même, il y va fort, le Janda. Habité d’une rogne pas possible, il décide de jouer le jeu et de mener le bateau jusqu'à destination. Il va rien lui manquer, car c’est sur, il sera là à l’arrivée, rigolard et satisfait de lui, l’horrible, comme du temps où il collectionnait les tours pendables. La différence, c’est qu’aujourd’hui, Nono a troqué la place du complice pour celle de la victime.
Désormais il se consacre entièrement à relever le défi, porté par une rage froide. Là, vraiment, il a dépassé les bornes qui gardent l’amitié. Bon, c’est le moment de mettre en pratique le fruit de ces huit jours d’entraînement. D’abord, la localisation GPS. Bien, quasiment sur la bonne route. Le vent est portant ; s’il se maintient, il devrait être sur zone demain, fin de matinée peut-être. Pratique, la colère : elle l’empêche de raisonner, de se poser les bonnes questions et d’analyser sainement la situation. Mais petit à petit, comme les bulles cherchant la surface, elles commencent à remonter. Surtout maintenant qu’il consulte le livre de bord et constate qu’il est passager clandestin. Inconnu au bataillon, Bacqueyrou. Perplexe, il décide de ne pas renseigner le document. Il revient vers les bagages : oui, la pochette étanche de Jandalby contient tous ses papiers, brevets et permis mer, un peu d’argent, une carte de crédit, un portable et un petit agenda où, parmi les notes et numéros, il serait assez facile d’extraire le code pour un mec comme lui. Stupéfiant, il n’avait rien sur lui !
Du coup, réflexions et questions affleurent, emmerdantes et têtues, du genre :
- Et si Pierre s’était tout bêtement foutu à la baille.
- S’il avait actionné la balise, comment aurait-il expliqué ?
Pour faire un coup pareil, il faut une sacrée logistique et donc une préparation bien en amont.
Oui, mais tout ça pour une mauvaise blague à un copain ?
Il commence à se sentir mal à l’aise. Si le vent reste favorable, il est passé à force quatre, l’obligeant à être attentif à la manœuvre et limite ses cogitations. Ah, il va y avoir une sacrée explication de gravures à l’arrivée.
Alors que le soleil vient de disparaître, il pense distinguer un feu droit devant. Confirmé une heure plus tard, c’est la signature du phare de Gozo. Le vent faiblit un peu vers onze heures. Il passe la nuit à la barre, veille entrecoupée de brefs moments de demi-sommeil. Par sécurité, il s’applique à rester largement au sud des îles.
Lorsque l’aube se pointe, la balise de Gozo est laissée au nord-ouest ; d’autres feux et de vagues lueurs annoncent Malte. Il est trop au large de la cote sud. Il corrige le cap, s’assure qu’il n’y a pas de navires trop proches et prend le temps du breakfast. Il met de l’ordre dans le roof, range ses affaires. Finalement, il ne s’en sort pas mal, non ?
Vers midi, l’extrémité orientale de l’île se profile, et il infléchit la route du voilier au nord-est, puis longe la cote nord en tirant des bords. Il y a du monde sur l’eau. Prudemment, il réduit la voilure et démarre le Volvo. A trois heures, il croise devant La Valette, louvoyant parmi le trafic maritime. Rien ne se passe. Vaguement inquiet, il décide de poursuivre quelques miles à l’ouest avant de virer de bord. Bon Dieu, s’il s’était trompé du tout au tout ! Dans quelle galère s’est-il embarqué.
Alors qu’il s’apprête à engager la manœuvre pour rebrousser chemin, un élégant runabout se détache des bateaux alentour, fait deux fois le tour du Pégasus et se présente pour venir bord à bord. Quelqu’un fait de grands signes. Enfin !




Arrivée sur Malte

Surprise Ă  venir?
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 » BONNE PĂŠCHE 7 Parceval 21/9/2024 8:06
     Re: BONNE PĂŠCHE 7 Sybilla 21/9/2024 22:06

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