L'enfant sauvé du feu...
Un jour d'hiver, rien de banal; quelques badauds, puis un clochard, s'affairant à leurs habitudes, banale routine de la vie.
Tout était bien paisible, normal pourrait-on dire... jusqu'à ce grand chambardement! BOUM! une explosion phénoménale qui souleva le bâtiment... puis tout à coup, énormes flammes, puis les gens courant jusqu'au macadam, arche en laquelle ils étaient sauvés.
Des cris d'effroi dans ce climat glacial, des bruits qui vous arrive de partout...d'où venaient-ils? nul ne le savait! Mais lui, le clochard, celui qu'on dédaignait; il osa penser avoir entendu un petit cri, à peine audible, mais il n'avait pas le droit de douter.
Alors que les badauds s'attardaient à regarder le spectacle et à chercher à grignotter quelque information, lui s'éclipsa derrière cette fumée noirâtre; armé d'un...simple mouchoir aussi noir que cette fumée.
D'un coup, les badauds, qui ne l'avaient même pas remarqué, entendirent un cri strident se rapprocher! Un femme qui hélait son enfant avec cette angoisse perceptible... Chacun de regarder l'autre, d'espérer une réponse... mais elle ne vint pas.
La pauvre femme fondit en larmes, inconsolable malgré le soutien qu'elle trouva! Son appartement... son fils... la relation était évidente; il était resté à l'intérieur...
Elle était effondrée... elle s'étendit dans cette neige qui fondait à cette chaleur... elle rpia tous les Dieux... elle donnerait tout, tout...tout...
Puis d'un coup...on entendit tousser! là ! derrière cette fumée...
Etait-ce simplement possible? le miracle? on vit une ombre, qui en portait une autre... les regards se figèrent sur cette petite ombre! On ne vfit même pas attention à ce qui tenait cet enfant; à cet homme...
Alors que la Maman saisit son enfant et le serra fort dans ses bras, ses yeux encore trop brouillés par les larmes, le clochard s'éloigna sans un bruit, dans l'indifférence la plus totale; il jeta un coup d'oeil en arrière... l'enfant ouvrit ses yeus=x et le vit; l'enfant sourit... lui, lui fit un clin d'oeil duquel s'échappa une larme; puis il se remit en chemin, avec un sourire en coin; ilo n'oublierait pas cet enfant, celui qui lui donna sa raison d'exister.
L'enfant non plus n'oublierait pas cet homme...n'oubliera pas cet homme.
Le cours normal de la vie reprit; mais l'enfant refusait de manger hors de sa chambre.
Puis un hiver...il se mit à pleurer et pleurer...rien ne pouvait le consoler, il ne mangeait même plus.
Ses parents essayèrent de comprendre; pourquoi? Ils commencèrent à chercher, chercher, puis finirent par découvrir que le petit garçon s'était rendu seul à un enterrement; seul, vous saisissez?
Lui avait saisi; cet homme n'était personne... pour les autres!
Pour lui, c'était un héros.
Les parents apprirent que l'enfant ne mangeait pas dans sa chambre, mais qu'il s'éclipsait par la fenêtre pour partager son repas avec cet homme que chacun avait oublié...chacun, sauf lui!
Cet homme reçut pour seuls honneurs, ceux de la fosse commune; pour cet enfant, il eût mérité bien plus qu'une légion d'honneur...il lui donna sa légion du coeur!
Juste un hommage à ces femmes et ces hommes qui ne sont différents de personne! nous sommes et serons toujours égaux à nous-mêmes, et ce ne sera jamais dans la valeur des "choses" que l'on trouvera celle des hommes qui les possèdent...
Alain
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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là !