Le 22 Septembre 1989, mon fils Andy Mehdi vient de fermer ses yeux pour le voyage du sommeil des anges, me laissant morte par la moitié qu'il emporte en terre ! Retrouver mon quotidien qui vient de basculer, je l'accompli comme un robot, j'attrape le biberon en pensant à Andy qui va se réveiller,
mon compagnon me regarde incrédule, ne sachant comme faire pour me ramener à notre nouvelle réalité ! Penchée sur son petit lit, je le vois encore là il y a quelques minutes, le visage reflétant la douleur ! J'éclate en larmes, j'aimerai tellement remonter le temps pour ne pas sentir le poids de ma culpabilité m'écraser !
La veille écoutant son père , au lieu de filer avec lui vers l'hôpital, j'ai préféré aller chez mon docteur, et si j'avais fait cela ? Et si et si, je refais le passé, supplication d'une mère refusant son deuil, démence de la douleur trop violente dans le cœur ! Alors laissez moi partir vers ce passé que je veux moi et sans suite avenir !
Je suis à tes obsèques parce qu'il le faut , je me sens étrangère à tout ce qui se passe ! Je me vois dans l'église pleurer, te dire adieux, maintenant au volant vers ta dernière demeure , devançant le corbillard nous sommes les premiers sous les platanes ornant les avants du cimetière, la porte de nos amours s'ouvrent je revois ta naissance !
22 Avril 1989 à 05H25, tu me fais la joie de ton arrivée, petite crevette mais plein de dynamisme ! Avec tout l'amour emmagasiné depuis neuf mois je t'embrasse, te contemple, te chuchote les mots secrets d'un mère à son bébé! Tu réagit par des petits couinements et te blotti contre moi, affamé de lait et tendresse maternelle ! Tu as les immenses yeux de ton père, son nez, ma bouche, une couleur miel caramélisé, tu es le métissage d'un amour multi-racial ! Entre un père franco-algérien et une mère antillaise indou , une merveille d'entente des gènes comme seule sait le faire mère nature ! Soudain agression extérieur me ramenant à ton enterrement, je referme notre monde et joue le rôle de cette drôle de scène qui me fatigue par sa cruelle réalité . LamusePaty
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L'homme raisonnable s'adapte au monde, celui qui est déraisonnable persiste à vouloir adapter le monde à lui-même.
Aussi tout progrés dépend de l'homme déraisonnanble;
Georges Bernard Shaw.