Plume de soie Inscrit le: 14/4/2009 De: |
Un songe d'oiseau (2ere partie):une nouvelle reelle Lorsqu’un soir je l’interpellai du désordre dans lequel elle vivait, lui demandant : -Pourquoi n’es-tu pas ordonnée ? Mécontente elle éclata avec fracas. -Ça me regarde, et c’est ma chambre, et je fais ce que je veux ! - N’élève pas le ton de la sorte, veux-tu ! Je suis encore ta mère, et tu sais très bien que je suis très fatiguée des travaux domestiques de la maison et l’enseignement au lycée me prend beaucoup d’énergie. Vas-y regarder. La cuisine est vraiment dégueulasse. Le truc que tu avais préparé hier soir avait brûlé et tu n’avais même pas nettoyé le fond de la casserole. -Dis-moi plutôt ce qui se passe ? Pourquoi es-tu dans un tel état ? C’est l’approche des examens qui te rend nerveuse ? - Non, bien sûr que non, soutint-elle. C’est autre chose…je ne sais pas. - j’ai vraiment l’air d’une idiote crachat-elle. Et elle se mettait à pleurer me laissant toute effarouchée. - Je comprends, c’est ma faute, pas la tienne fis-je sans lever les yeux. J’ignorais si elle m’écoutait mais le besoin de parler était plus fort que tout. Apres ; un lourd silence s’installait entre nous. Je jetais un regard sur elle, et incontinente je me repentais de mes dures paroles. Tentant l’impossible pour reprendre le fil de la conversation, alors qu’elle restait stoïque et pas un mot elle ne prononçait. pour elle, le sujet est clos. Je ne cessais de me répéter que je serais une meilleure mère si elle faisait parfois un effort pour se confesser. J’avais l’impression que nous ne pouvions parler de rien. La fissure dans la digue laissait s’infiltrer l’eau. Le vent commençait à souffler dans toutes les directions. Depuis qu’elle avait grandi un peu, c’était difficile de se retrouver ensemble. De manger ensemble. De se lever ensemble. De sortir ensemble. D’attendre que le temps passe ensemble. Elle s’enfermait et ne partageait rien de ses découvertes ni de ses sentiments. Je me sentais parfaitement inutile. Elle mettais une distance entre nous deux que je ne parvenais plus du tout à la franchir pour communiquer avec elle et savoir ce qu’elle voulait. Dans cet age bizarre, les illusions l’épuisaient! Le poids des rêves, cette tyrannie de l’impossible… Pénible! À seize ans on en redemandait, on en avait jamais assez. On était prêt à croire à n’importe quelle connerie. Elle allait finir à la poubelle. Et j’ai peur.
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