Il ya de ces matins matins à vous donner la nausée, de ces minutes morbides qui vous noue les tripes et vous pousse à dégurgiter la pourriture qui vous courompt. A quel saint se vouer lorsque l'esprit n'a plus les moyens de s'affirmer en tant qu'entité humaine et morale? L'état léthargique dans lequel parfois nous nous reposons, nous nous oublions, trouve t'il ses marques dans la vile condition de l'homme, en tant qu'être solitaire, rendu sociable par nature et par profit?
L'hypocrisie qui nous unis échappe en bien des points à la certitude altruiste, et éclabousse d'un océan de non-dits la vertu humaine. Les rapports de tout un chacun avec son semblable restent à l'effigie de l'égoisme protecteur auquel nous nous soumettons inlassablement, et ce système, malgré son manque d'impunité, ne relève à priori que d'une expression de survie, tout aussi primitif que soit jugé l'acte. Quand nous croyons apprécier quelque chose ou quelqu'un, nous nous interessons ni plus ni moins au profit que nous pouvons en tirer, processus intimement reconnu, relevant d'une tendance spontanée à l'épanouissement personnel. L'Homme, cet être purement intentionnel, pour agrémenter ses modalités d'existence voit dans son prochain la condition de son bien-être : la recherche de plaisir et de satisfaction, l'assouvissement de désir et de besoin en sont les garants.
De ce fait, plaisir et individualisme sont intimement liés, et il serait necessaire de substituer à l'euphémisme "plaisir solitaire" une expression moins laborieuse, en considérant justement la recherche de plaisir comme une tendance à agir proprement dans son interêt. Ainsi, lorsque nous nous leurrons sur notre penchant à faire plaisir à autrui et que nous l'assimilons à un geste dévoué et dessinteressé, voire à une action sincère, loin d'une quête de profit personnel, la symbolique nous échappe : en réalité nous prenons plaisir à faire plaisir.
Pleurons-en : les relations humaines sont tout bonnement égoïstes. Rions-en : quelle symbiose! Appelez cela comme vous voudrez, une fois la prise de conscience effectuée, il y a de quoi devenir mysanthrope.

Conseil du jour : attachons nous davantage à croire en des valeurs humaines, si tenté qu'elles soient hypocrites, plutôt qu'à les entacher d'une psychologie "reductionniste" : cela nous évitera bien des réveils difficiles.

Conseil alternatif en ces jours de fête : buvons jusqu'à ce que lucidité fléchisse

A chacun sa méthode....