A la coulée de la symphonie des cloches, le premier pâturage rencontré devint mon sanctuaire…
Des lors, voguant sur les aridités creuses, j’ai jeté de l’encre sur le renard fugueur pour tracer des lignes vers les ailleurs, et confié à l’oiseau d’or des messages vides affin qu’il sème dans les airs nouveaux la volonté humide qui m’y pousse. Oh ça, l’odeur du rêve accroupit sur les fleurs de fatigues, l’ébullition fatale des peines nouvellement relevées !
Roulez chardons ! Filez cotons ! Coiffez de lumière les fées aventureuses !
A l’ombre d’un feu, sous les rameaux chanteurs, Pan assoupit m’a conté le cauchemar du soleil. O nuit, gardienne des troupeaux célestes, recouvre-nous de ton râle givré, pour qu’enfin jaillisse du fer et de la glace, l’homme adoré qui marche digne face au soleil, demain vers toujours. Plus de routes, mon amour infini serpente vers l’aurore…Entité inconsolable, sous tes pleurs déposés s’illuminent les forets et les prés…et la vigueur dans les cœurs !
Mais lorsque l’univers sec m’apparut, ma soif se faisant vagabonde, je fus jeté à l’assaut des rosées, sein de l’immense douleur, en lui sifflant un baiser comme un dernier soupir.
Désormais, je n’arrêterai plus la course du temps pour humer dans la circulation des essences et des sèves sacrées ma délivrance si folle.
A.M, juillet 2007.
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J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.(Arthur Rimbaud).