DIVAGATIONS NOCTURNES
Je divague sur les rails de mon propre destin, mon ombre me fuit et se raccroche au rythme de l’approche de mes anicroches. Tantôt tant pis, tantôt tant mieux, à qui mieux mieux et qui dit mieux? Je reste pendu à la corde de ma suspendue et innée indécision, tantôt j’en ris je vous en prie, tantôt j’en pleure selon l’heure, selon l’heurt, selon les leurres, les leurs, les vôtres et je me vautre comme les autres. On m’a légué, délégué et relégué à la vie, j’ai dégueulé à l’envie, à l’espoir et au désespoir, oui mais où sont les clés?
Qu’importe cette porte et que le vent l’emporte de toute façon je vais me transporter pour foncer et la défoncer, je saurai ce qu’il y a derrière et en arrière du miroir qui reflète et où s’effleurent les fleurettes du mensonge, le pire cauchemar de mes songes. Ca me démange de voir les anges même si je les dérange, les mésanges d’un endroit de fange, je reste dans la frange où je croupis sans roupies cerné de pourriture sans nourriture, ça me triture et ça perdure, dur. Je serai bouffé par les vers envers et contre tous comme tous, j’en tousse de dévers et je descends les verres pour que remonte en moi l’esprit des vers, à quoi ça rime? C’est vain mais à combien de degrés d’émoi, douze sûrement comme les mois de l’année, retour d’un vin mauvais, je vomis et je vaux bien mieux mon vieux, qu’en sais-je et quand serais-je sage?
Année sur années les conceptions surannées brisent mes perceptions condamnées à subir la brise d’un océan sans bise, tout glisse et tout se lisse pour que j’atteigne les abysses sans une exquise esquisse.
Après tout, l’apprêt de l’indécence d’une naissance détruit l’essence même de ce que nous sommes en somme, ne serait-ce que l’addition des addictions que l’on consomme et qui nous consument à petit feu. Feue, l’innocence de mon premier instinct, de mon dernier festin et de mon unique destin, tant pis, pitance nourrit son homme, je gomme le reste de ma vie, je répare le bleu des maux et je repars sur les mots bleus.