L'autre actualité

Où sont passés ces ombres, visages du passé ? Quatorze juillet écrasés de chaleur, le Général debout dans la berline découverte, images fugitives, capturées par la presse, défilés évanouis...

Dans la ronde du temps, les saisons sont les mêmes, les acteurs se succèdent sur une même scène, immobile et pérenne.

Le passé reste là, blotti dans notre coeur.

Attentats trop lointains, tours jumelles en flammes, manège de jadis qui s'évertue en vain. Les cimetières sont vides, mais les morts sont vivants, tant que l'on vit un peu.

Cet écran de notre âme, mémoire fugitive, a capté bien des songes, ballets virevoltants dans la brume du soir.

Tout un monde diffus se presse dans le noir, attendant de surgir, au hasard d'un regret, d'une rencontre, du caprice de l'instant.

On a marché sur la Lune ! Mais ce que l'on retient, ce sont ces photos en noir et blanc dans les vieux magazines ! Non l'attente un peu sotte, cette ivresse naïve, devant ces hommes en blanc bondissant sur le sol.

L'enfance a mauvais goût quand elle n'est que contrainte. Il faisait bien trop nuit et j'avais très sommeil, les moments historiques, ce n'est que pour les adultes !

Le monde défile encore aujourd'hui sur mille et un écrans, nul n'arrêtera sa course, les vertiges d'aujourd'hui seront vite remplacés par d'autres cris muets.

Sphyria