Ombre et pénombre
La couleur noire. Vaste programme, impossible défi. Mais en ce vendredi qui inspire aux croyants la vision de l'inconnaissable, cette couleur s'impose comme suite du blanc.
Dans le coeur des ténèbres, il n'est plus d'apparence. Ce n'est pas le néant, ce n'est guère le vide. Reste ce masque flou habillant le regard, qui voile et qui dévoile le mystère de la Vie. Les formes ne sont plus qu'un souvenir lointain. Mais au creux de toute ombre, il est une présence, un appel, un être en devenir.
Le pénombre se ressent, elle ne se voit pas. Elle est chant de toute pesanteur, attraction mémorable, espace empli de forces incroyablement vives.
Nul fantôme ne voltige, aucun pâle vestige, pauvre simulacre d'un monde épouvanté. Aucune chauve-souris dans ce palais des songes. Mais toute force opère pour que naisse le jour dans le creux des ténèbres. Le temps s'étire là et pare de possible un impossible ancien.
Et que la lumière soit.
Sphyria
Vous trouverez ici la version poétique de cet écrit en prose :
https://www.oasisdesartistes.org/modules/newbbex/viewtopic.php?topic_id=320608&forum=2