Microcosme et macrocosme


Nous vivons dans un petit monde aux volets bien clos.

Quelle vie minuscule aux préoccupations envahies par la quotidienneté !

Seconde après seconde, bouchée après bouchée, inspiration après expiration, tout est dérisoire et calibré.

Nous cheminons, fourmis, dans l'éternel tic-tac de l'horloge vitale.

Comment échapper à ce sentiment accablant d'enfermement, d'étroitesse, de clôture ?

Peut-être en ouvrant notre esprit à l'Infini, portail des possibles.

En décidant de vivre pour un moment (vertige d'immensité !) dans cette église immatérielle, sans porte ni fenêtre, sans mur ni limite, dans l'immense vaisseau à la coque à l'envers...

Pour rencontrer les constellations, cailloux sur le chemin de l'Invisible, et concevoir cet univers qui ne peut être conçu.

Pour laisser les mots derrière soi, vivantes lueurs de l'impensé.

Pour vivre l'univers qui s'offre alors dans son aurore bleue.

Et cheminer sans limite, dans la brume du Rien, aux confins du pensable, dans cet univers sans pesanteur ni loi qui s'offre en l'Invisible.

Point de drogues, point d'ailleurs, un seul Monde.

Microcosme et macrocosme.


(Sphyria)