TON SOLEIL ETERNEL.
Je plonge en ton regard. Qui te prend, qui m’as pris ? Quelque chose m’échappe qui me rend muet, presque inquiet : l’attraction de nos sens, l’appel de nos âmes ; l’aura amoureuse nous a réunis dans son flot dominant. Je suis l’horizon, tu es mon rivage. Je suis le frisson sur la dune, et la main sur tes reins. Tu es là , je viens de loin. Le grand silence sur ton petit chemin. Et le mystère crépite une chaleur fauve en tes pupilles fendues ; j’en suis un autre qui crée ton désarroi.
Je vais, je viens, j’embrasse, j’abonde, retombe. Et je plonge à nouveau dans l’univers secret que tu redoutes. Rien. Pas un mot.
Tu me reprends, je te surprends. Tu voudrais me le dire, je n’entends que soupirs. Le bonheur impudique se roule sur le sable. Oui, je serai ton soleil au moins un jour entier ! Demain, je ne sais. Je suis en toi, de passage : juste une idée. Les lendemains en berceront d’autres. Et alors ?
Je plonge en ton regard alangui où vogue mon fantasme d’atteindre ta réalité. Pas possible. Jamais. Pourquoi ?
Je suis l’horizon, tu es le rivage. Entre nous, la vague, trait d’union paradoxal qui nous tient toujours à distance, affûte le désir avant de l’endormir longtemps dans sa langueur noire ; et baissant nos paupières, verrons-nous tomber l’extraordinaire pluie d’étoiles ?
Demain, je ne sais où mène la fin.
Le bonheur impudique se roule sur le sable. Je suis le frisson sur ta dune et la main sur tes reins. Ton soleil Ă©ternel.
Pierre WATTEBLED- le 29 janvier 2010
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