Panacée

Je crois avoir saisi la plaie vive,
L'écho profond d'un ancien récif,
Là où les pensées, en eaux pensives,
Exhalent les blessures d'un sort plaintif.

Mais hélas, des balises obscures,
Voilent le vent, étouffent l'allure.
Par le feu, parodique et dur,
S'écrivent des maux d'une flamme impure.

Ils brisent tout, même l'éther serein,
Sans âme, sans frein, sans lendemains,
Rêvant d'un exil chez nos voisins,
Loin, là-bas, au festin des destins.

Mais l'autre rive sera-t-elle clémente ?
Entendra-t-elle l'âme déferlante ?
Ou, face aux cris, dans sa tour démente,
Ignorera-t-elle la douleur persistante ?

Désespoir ! Dès la première brise,
L'autre côté révèle ses balises,
Des murs féroces, des flèches précises...
Quel désespoir ! Une énième reprise.

Mais vous, ne baissez pas vos desseins,
Changez vos armes, trouvez vos chemins.
Pour briser les cercles des chagrins,
Recommencez, là où naît le matin.

Et voilà, de rien jaillit l'élan,
La vie se nourrit d'impératifs mouvants.
Redressez l'horloge, cherchez l'instant,
Et sentez enfin le souffle exaltant.

Fodilabdenacer Derdour Algérie