Naviguer qu'un ponton... le jeu serait si doux
Volant sur un tapis, je serai baladin.
Aux pivoines d'ébène allons vers ta maison,
Ô ma Shéhérazade, et ton sourire ondin
Passera par Venise en gondole arraison.*
Mercure envolera nos pas vers le destin,
Soufflera sur nos pluies des akènes si doux,
Des plissements d'amour dans l'éther celestin,
Allégeant tous les feux de nos coeurs d'amadous.
Les brêches et les cols passeront la vallée,
Lors, nous phraserons fort l'air d'une mélodie
Jonglant loin du béton l'évasion effilée,
Repue à la lumière en panse rebondie.
Le soleil brûlera nos rameaux toujours verts,
d'où rira le printemps tant empressé de vivre,
Marquera ton épaule aux galons découverts,
Lacés par la rivière au ventre déjà ivre.
De ma main sur la tienne, un langage martien
Caressera ta ligne en demi-mots précis.
Et ma paume en ponton, et mon cœur sur le tien
Te protègeront toute, aux temps de nos voicis...
(non plagié par Ottello)
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* juste un clin d'oeil à un gondolier italien, lagunaire, au regard de velours, qui heureusement savait nager