Poète de .......
Poète de .......
Poète de mes deux! Ainsi vous me tancez,
Mais diantre dites moi que s’est il donc passé
Pour que vous exprimiez si fort votre courroux
Et que vous vous fâchiez avec moi d’un seul coup.
Votre mémoire est courte, il n’y a pas si longtemps
Vous m’avez demandé en souvenir d’avant
De reprendre la plume et de vous composer
Quelques vers ou quatrains pour meubler vos pensées.
Je me suis investi depuis dans l’écriture
Et bien que cela fût pour moi une torture
J’ai pondu quelques écrits plus ou moins mal tournés
Afin de vous séduire et de vous étonner.
Je crois que le talent n’est point né avec moi
Et s’il faut parler net, je sais n’en avoir pas
Mais j’ai mis tout mon cœur à essayer d’écrire
Les idées et les maux que je ne pouvais dire
Et d’un seul coup, d’un seul vous m’anéantissez
Avec ces quatre mots qui claquent comme un fouet.
Poète de mes deux ! Veuillez vous expliquer.
De mes deux quoi d’abord, allez y, précisez,
Allez au fond des choses et faîtes moi savoir
Quelle est cette pensée que vous eûtes hier soir,
Ne me laissez donc pas comme vieille baderne
Allons, je vous en prie éclairez ma lanterne.
Quelles sont ces deux choses dont vous fîtes mention
Et dont vous n’osez pas même dire le nom ?
Je vous connais pourtant, et sais que vous avez
Vaste vocabulaire et excellent français
Et que vous trouverez vite une explication
Pour ces mots échappés dans la conversation.
Oui mais le mal est fait, l’amitié compromise,
Voyez la suspicion est désormais de mise
Et j’en viens maintenant jusqu’à me demander
Si ma confiance en vous n’était pas mal placée.
Le dicton dit bien vrai, « Souvent femme varie »,
Réfutant samedi ce qu’elle fît lundi,
Et vous vous comportâtes comme une girouette
En me lançant ainsi cette insulte à la tête.
Sur ce je prend congé et je clos le débat
Mais ne soyez pas triste car ne voyez vous pas
Que ces mots une fois sortis de leur contexte
M’ont permis sur l’instant d’écrire un nouveau texte
Et si je suis ce jour poète de mes deux
Sachez que c’est pour vous et que j’en suis heureux.
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Il ne faut jamais remettre à deux mains ce que l'on peut faire avec une seule (Pierre Dac)
