Un mariage philistin. *
Tu livrais ton corps à des débauches sans âme.
Étais-tu donc prête à faire front de toutes flammes
En ce jour déifié par les aurores astrales
Où tu purgeais des passions bientôt abyssales ?
Car il n’est pas dans la démesure de faire fi
Des fausses pudeurs apprêtées d’ignominie !
Tu devais donc savoir que ses soirs sibyllins
Étaient joués d’avance pour ton mariage philistin.
Et ce n’est pas pour ternir ton image fugace
Face à la mondanité des préceptes, rapaces !
Que tu t’assieds sur le côté gauche de la croix
Comme une sainte d’esprit troublée par ses choix.
Car il est bien dans la luxure et dans l’adultère
De prendre des formes profondes, stigmates de la chair !
Tu devais donc apprendre que le calme Baudelairien
N’était que la contrepartie d’un mariage philistin.
Et puis, après tout, il est trop tard pour plaindre
Les malaises des civilités bourgeoises, sans craindre
Que les élites préfèrent les charmes de l’oisiveté
Aux vertus aristocrates dans la volupté.
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En vérité l'art est enfermé dans la nature; celui qui peut l'en extraire, celui-là est un maître.
Albrecht Durer
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