L’homme se lasse de tout,
même de Dieu ou du verbe,
son esprit est tarissable,
quelle est la source des montagnes,
il erre dans des villes qui ne lui appartiennent pas et auxquelles il appartient,
l’homme se lasse de tout,
la logique finit par l’effrayer,
sa jeunesse se réfugie dans les douleurs,

Ne se lasse t-il pas de la paix ?
parce qu’il a peur de tomber de sa chaise,
qu’on lui vole du pain,
ou qu’on rit de son chapeau,
intolérance, intolérances de l’été,
puis de l’hiver, puis de la terre,
l’homme se lasse de tout et surtout de lui-même,
pourquoi pas le sexe pour établir des comptoirs
sur les côtes extrêmes du Canada ?
pourquoi pas la richesse des démons ?
avant de fêter Noël, il faut couper le sapin,

l’homme se lasse de tout, il prend la parole
et se jette comme un loup sur l’argent,
il veut briller,
où sont les lucidités ?
il hésite entre le bien et le mal,
quand il se lasse de l’un il va voir l’autre,
changer de femme, faire tourner un manège,
pauvre destin, la lueur faiblit dans son cœur,
l’étincelle s’éteint, d’autres rivages l’attendent,
ne sachant lequel choisir de ses désirs,
lassé des sourires par les larmes,
il se lasse des larmes par les sourires,
il lui faut refaire une santé
aux cathédrales permanentes,

l’homme se lasse du tout même de lui même,
le son du luth le lui rappelle,
dans les profondeurs de son cœur.