Les légumes

C’est le riz qui fût le premier ami
De l’unijambiste appelé céleri
Il n’en crut à peine ses yeux
Que la carotte, à l’air terreux
Se moque d’un concombre
Gorgé de pépins, sous les feuilles sombres
Au fond du jardin, se pavanait
Un peu pâle, toutefois, un panais
Qui d’un film, se moquait
En le traitant de navet
Bien vêtu de ses pelures
L’oignon n’en avait cure
De voir qu’il avance et recule, ce poireau
Qui pleurait parce qu’il était gros
Un chou se mit à huer
Car une jolie fève venait de germer
Alors qu’un ferme brocoli
Ravi, l’acclame et l’applaudit
La pomme de terre nappée de beurre
Lui lança un chou-fleur
On appela alors un avocat
Qui dormait, sur un lit de laitue
On l’asperge afin qu’ici-bas
La trempette fasse sortir la vérité crue


Poivrons- le, dit la betterave
Car c’est un pois pour nous
Râpons-le, ajouta le céleri-rave
Ail! On devient fous
On verra qui sera le plus fort
Dit en lissant ses feuilles, l’épinard
Pourquoi condamner la coquine
Alors qu’elle est si coquette
S’obstina la courgette
Avec la tendre aubergine
Elle ne mâche pas ses mots
Marmonna le haricot
Quoiqu’on endive à ce jour
Elle est radieuse, dit le topinambour
Je ne voudrais pas qu’elle maïs
Et qu’elle me lance des tomates
Donnez-lui un bouquet d’anis
Puisqu’elle vous plûtes et vous épatâtes
Mais tous devinrent légumes
Lorsqu’arriva le fenouil
Car avec lui venait la coutume
De cuisiner la ratatouille