Le bout du chemin.
Le bout du chemin,
Il avançait à petits pas,
Le chapeau bien enfoncé.
Il avait l’air si las,
Pourtant il la suivait.
Il tapotait sur sa canne,
Sans doute pour s’assurer
Que devant sa femme
L’entendrait s’il arrêtait.
Tous les jours à la même heure,
Il marchait derrière elle.
Son regard faisait peur,
Il ne voyait plus qu’elle.
Il semblait, pauvre vieux,
Lui dire « attend moi encore
Nous marcherons toujours à deux,
Je te suivrai si mon vieux corps
Tient le choc encore un peu. »
Elle avait l’air plus gaillard,
Ne le quittant pas des yeux.
Il se traînait comme un vieillard.
Elle toute frêle lui souriait
En se retournant doucement.
La tendresse de ses yeux l’entraînait.
Il repartait clopin, clopan.
Depuis combien d’années déjÃ
Marchent – ils main dans la main ?
Combien de fêtes, de joies
Ont ils vécu ? Qui s’en souvient ?
Un jour elle a pris leur chemin
Seule, le pas lourd, l’air défait.
Il ne la suivait plus ce matin.
Leurs routes se séparaient.
Elle refait tous les jours le parcours,
L’air triste, le cœur chagrin.
Elle se retourne toujours
Comme on attend quelqu’un.
Oh, vieillesse ennemi
Pourquoi sépare tu toujours
Ceux qui aiment tant la vie,
Ceux qui vivent d’Amour ?
Elle repasse encore ce matin.
On entend son pas sur la route.
Un fantôme lui tient la main,
Son vieux compagnon sans doute.
PS Je ne vous oublie point mes amis mais je croule sous les activités de ... retraité !
Guy
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Il est un temps pour chaque âge :
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