Plume d'or Inscrit le: 20/8/2011 De: |
CŒUR DE POÈTE CŒUR DE POÈTE
Le lourd couperet s’abat et tranche la tête, Une marre de sang s’élargit et s’épaissit, L’audience se tait, crie ou détourne la tête ; On vient le regarder par pitié ou dépit.
Mais son cœur tient, il virevolte comme un oiseau !
On lui jette un mauvais sort et il disparaît Dans les plis d’un sombre oubli, il se dissipe, Verdict prononcé, il est vite crucifié, L’acte est banal, au sang, on lance une tulipe.
Mais son cœur tient, il virevolte comme un oiseau !
On peut effacer son profil, mais il demeure Un éclair qui éclaire l’univers obscur, Son sourire éteint, on croit tenir la gageure, On le décapite, aucune chance de cure.
Mais son cœur tient, il virevolte comme un oiseau !
On lui incinère tout : peau, os et cheveux Sa cendre, par la pluie, reviendra encre noire Qui repeint sur «la page jaune» fleurs et vœux, Le sphinx ne renaît que pour se faire choir. Mais son cœur tient, il virevolte comme un oiseau !
Le poète est ce grand pourvoyeur de beauté, Sans verbe créateur, tout espace se vide Pour devenir un cimetière déserté, C’est à lui l’honneur de semer ce sol aride.
Car son cœur tient, il virevolte comme un oiseau !
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