POUR TOI, ALOUETTE, UN SONNET !
Tu as rosé à l’aube son front teint de nuit,
Là -haut, j’ai entendu ton sublime ramage,
Apaisant l’aridité par ton arpège en pluie,
Ô Reine des cours et des prés, réduis mon âge !
Enfant méchant, je t’ai eue par ruse et par piège,
Je me suis lové dans ton duvet tout soyeux,
Ton nid chaud a appris à mes doigts le solfège,
Et tes ronds yeux noirs m’ont dit le secret des cieux.
À présent, ta joie de vivre luit bien au fond
De mon âme, narcisse qui se morfond
Virevolte autour de moi, mon cœur fulgurera !
Je mue en un petit grain ou vermisseau,
Et pour t’abreuver, en point d’eau sous arbrisseau,
Ô belle alouette… ! Tu me pardonneras ?