Lyssa,
tu es le seul astre qui scintille
dans le firmament de ma planète :

l’astre qui a rendu jaloux
le passage éclair
de tant d’autres comètes
qui n’ont pas pu
se mesurer à ta beauté.

Tu es l’intacte souveraine
de ce royaume sans roi,
celle qui ne veux pas se cadenasser
au rite nuptial de ma croix.

Sirène qui ne souhaite
que le culte du célibat.

Rythme de ce corps
qui tournoie et se dandine,
qui garde les secrets d’une chair
qui ne m’appartiendra pas.

Lyssa,
je n’ai que mon regard
pour te caresser en silence,
rien que ma rétine
pour te garder un instant.

L’amoureux que je suis
ose à peine croire que ta beauté
ne puisse appartenir
qu’à la voûte de mes yeux !

Est-ce que l’amour
ne nous aura accordés
que ces flèches stériles
venues transpercer
mon pauvre cœur déchu ?

Alors, c’est vrai,
je ne pourrai jamais accoster
la fontaine de ta bouche :
je ne pourrai jamais plus
un jour m’en approprier.

S’en ira donc ma passion
emportant avec elle sa fièvre,
l’impossible rêve de voir un jour
ta respiration coupée
par le crépuscule de mes lèvres.