J’ai une folle envie de la voir toute en rose,
Qu’elle et moi nous soyons, tous les deux, en osmose,
Elle pense que c’est l’homme, lui seul, qui propose,
Moi, je sais, tout autant, que la femme dispose,
Et en définitive, je n’attends qu’une chose,
Que dans l’instant qui suit, ce soit elle qui ose.
Je sais, vous le pensez, je ne suis un vrai homme,
Que ce n’est pas ainsi qu’une femme se donne,
Il faut, à l’occasion, même en faire des tonnes,
Autrement, Othello séduisit Desdémone,
Il parla de batailles et de clairon qui sonne,
Je ne suis qu’un poltron : ma façon n’est pas bonne.
Il te faudrait, te dis-je, plus de virilité,
On ne peut pas gagner sans vouloir attaquer,
Il faut ouvrir la bouche, il faut savoir parler,
L’amour se danse à deux, voilà la vérité,
On ne peut accéder à la félicité,
San épancher son cœur, sans jamais se livrer.
Je peux, à la rigueur, lui écrire un poème,
Coucher sur le papier tous ces doux mots qu’elle aime,
Mais devinera-t-elle que c’est moi qui les sème,
Et qui viendrai demain déposer ce diadème,
Et que nul autre qu’elle, ne deviendra ma reine ?
Je ne sais jamais trop où la rime m’entraîne.
Non, il faut, au plus vite, que je trouve autre chose,
Elle aime les poèmes, mais à petite dose,
Je vais me contenter de m’exprimer en prose,
Quand on est amoureux, un peu plus l’on ose,
Je suis sûr que sa porte ne restera pas close,
Oui, dès demain matin, je lui offre des roses.
Dumnac