Ils courent, ils courent, les centbornards,
Ils ont de l’endurance, tous les marathoniens,
C’est pour finir la course qu’ils ont pris le départ,
Mais les meilleurs d’entre eux seront les Éthiopiens.
Ils ont quitté leur lit, dès le petit matin,
Ils ont longé les côtes de la Petite Mer,
Respirant le varech et le bon air marin,
Ils voient le grand menhir, près de Locmariaquer.
D’autres vont trottiner sur les bords de la Loire,
Tantôt foulant la terre, tantôt le sable fin,
Mais ce n’est pour gagner ou récolter la gloire,
Ni non plus pour la prime ou par appât du gain.
Qu’est-ce qui les fait courir, viser toujours plus loin ?
Si l’on veut libérer l’hormone du plaisir,
Il faut se faire du mal, pour se faire du bien,
Et sortir chaque jour qui peut leur interdire ?
Je ne les suivrai pas, ils peuvent bien courir!
À trop solliciter une musculature,
Le capital osseux on risque de détruire,
Qui veut voyager loin ménage sa monture !
Un jour, Philippidès annonça la victoire,
Sur le chemin d’Athènes, il battit un record,
Et il poussa, enfin, son ‘ Nenikekamen’,
Les Grecs avaient gagné, lui, le pauvre, était mort !
Dumnac