Il y a des tas de filles
Qui se prennent pour des fleurs
Des douces qui se maquillent
Des rares qui nous font peur

Il y a les intrépides
Qui poussent dans la zone
Il y a les cupides
Qui se croient Amazones

Il y a les dociles
Dont le cœur s’emballe
Qui se rêvent Sybilles
Dès qu’on parle d’étoiles

Il y a les fragiles
Qui ont peur du noir
Des yeux trop subtils
Qui défient les miroirs

Il y a les princesses
Qui marchent dans la rue
Espérant les promesses
De château dans les nus (les nuages)

Il y a les rebelles
Qui n’ont peur de rien
Qui remontent les bretelles
Au premier opportun

Il y a les vénales
En quête de pigeon
N’ayant cure des scandales
Tant qu’elles ont le pognon

Il y a les perdues
Qui n’attendent rien
Vide est l’avenue
Qu’elles arpentent en vain

Il y a les superbes
Et le savent très bien
Qui avec ou sans verbe
Séduisent tout en chemin

Puis il y a les roses
Qui poussent à côté
Que peu d’hommes osent
Pourtant convoiter

Car ils ont peur des épines
Et ne savent les cueillir
Et s’ils courbent l’échine
C’est pour mieux se prémunir

Pourtant de toutes les fleurs
Ou de toutes les filles
Si fragiles soient leur cœur
Elles en valent bien mille

Mais qu’on soit intrépides
Amazones ou Sybilles
Fragiles, princesses ou rebelles
Vénales, perdues ou superbes

Elles ont toutes la grâce
D’une rose en devenir
Pour peu qu’à l’audace
Elles osent fleurir

Loïk Perrin