C’est bien vrai que l’on est en guerre !
Le premier ministre l’a dit.
Mais où est donc mon ennemi?
Où se cachent nos adversaires ?

Autrefois, c’était l’Angleterre,
Notre ennemi héréditaire,
De nous tous, il était honni,
C’était bien avant les Tommies !

Voilà sept ou huit décennies,
Déjà nous avons fait la guerre,
Notre ennemi, la Germanie,
Qui a failli tuer mon père !

Et juste avant, la Grande Guerre,
Que l’on avait faite aux Teutons,
Après, jamais, de Douaumont,
Il ne m’a parlé, mon Grand-père !

Et lorsque j’étais tout petit,
Maman me vantait l’avant-guerre,
C’était en vain, qu’on s’était dit :
« Celle-là sera la dernière! »

On pensait qu’on aurait la paix,
Avec plus de vingt partenaires,
Aux Teutons, oui, on le jurait,
Jamais on ne ferait la guerre !

Pour toujours seraient abolies,
Toutes les folies meurtrières,
Il n’y aurait plus de tueries,
Si l’on abattait les frontières !

En Europe, on a démoli
Le mur, et le rideau de fer.
Mais tant d’autres ont été bâtis,
Un peu partout, sur notre terre !

Il y a eu l’Intifada,
En face, on envoya des pierres,
Les hommes étaient vraiment fadas,
Et de nouveau, ils entre-tuèrent !

On fit la Guerre des Boutons,
Qui opposa nos deux clochers
Nous, tous à poil, pour la baston.
Plus de bretelles arrachées !

Comme je voudrais, jamais plus
Que l’autre on ne montre du doigt,
Que l’on ne se lance des ‘Tu’,
Ni du regard, qu’on se foudroie !

Mais qu’on puisse se dire « Tu »,
Comme le font tous les amants,
Eux, qui savent se mettre à nu,
Et qui ne font jamais semblant !

L’insulte à la sœur, ou la mère,
Vaut-elle, Zizou, un coup de boule ?
Il faut savoir garder ses nerfs,
Et parfois, ignorer la foule !

La guerre, oui, c’était hier,
Mais elle reviendra demain,
La guerre, je ne sais la faire
Faudra-t-il qu’elle dure sans fin ?

Je veux, toujours que soit bannie
La haine, hideuse et délétère.
Où est Caïn, mon ennemi ?
Bien caché, pour tuer son frère!

Dumnac