La croisée des trains.
Attendre au matin sur le quai délaissé
Attendre sous le ciel encore bruni,
Les étoiles à cette heure ne sont pas couchées,
Moi je suis levée, ma nuit s'est déjà enfuie.
Monter dans le navire où pointe la lumière
Il vogue sur les rails, en secondes infinies
Me montre un château caché de bruyères,
Qui appelle mon cœur chaque jour de ma vie.
Il croise un vaisseau bondé de cadavres,
Spectres comme moi, blancs et harassés,
Combien d'entre nous que la vie déprave ?
Combien de jours encore à passer ?
Puis je croise enfin votre navire,
Vous que chaque mot faisait rougir,
Vous que j'aime comme jamais je n'ai aimé,
Vous à qui je pense, chaque fois maltraitée.
Vous savoir si proche de moi une seconde à peine,
Combien de centimètres entre nos deux mains ?
Combien seulement pour que je vous emmène ?
Mais trop tard, nos vaisseaux sont déjà loin.
Partis pour la journée, et ce jusqu'au soir,
Deux vies différentes, à jamais séparées.
Combien donnerais-je pour vous apercevoir ?
Vous que la vie aurait du m'épargner.
Et le soir venu, une fois alors,
Savoir votre sourire si proche de mes yeux,
Savoir votre amour si loin de mes vœux.
Savoir vous aimer, encore et encore.
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"Et dans mon rève, nos ailes d'or se déploient et un seul esprit nous unit toi et moi ... "