Je suis monté dans le ‘slow train’,
Je me promène en Birmanie,
Et je découvre ce pays,
À une échelle plus humaine.
Au temps des juntes militaires,
On ne parlait à l’étranger,
Pour un simple mot de travers,
À vie on était encagé.
Le train bientôt va s’engager
Sur un pont qu’ont fait les Anglais ;
Il faut l’empêcher de vibrer,
D’un rien, il pourrait s’effondrer.
Terrifiés sont les passagers,
Ma voisine s’adresse à Bouddha,
Et s’abstient même de bouger,
Pendant que le train roule au pas .
Je dis aux marchandes de fleurs :
« Pourquoi préférez-vous le train ? »
À Rangoon elles seront demain,
Elles ariveront à treize heures !
Malgré du train tous les cahots,
Cette vendeuse au port de reine,
Sur sa tête vissé son plateau,
Nous offre crudités et nems.
Que d’éloges d’ Haung San Suu Kyi,
Dans ce train qui prend tout son temps !
La liberté elle leur rendit,
Ils veulent la garder longtemps.
On est très content de son sort,
On fait des prières à Bouddha,
Quand le train va cahin-caha,
Certain d’arriver à bon port.
Et l’on n’oublie pas d’échanger,
Avec le gars d’un autre bord,
Et l’on ne craint pas l’étranger,
Et on lui parle sans remords.
Dumnac