J’imagine un chemin serpentant au soleil,
Tu avances sans crainte et les sens en Ă©veil,
Ignorant où il va, filant vers l’aventure,
Tu goûtes les cadeaux que t’offre la nature.
Les pommiers sont en fleurs sur le flanc d’un coteau.
Un ruisseau qui murmure au pied d’un boqueteau,
Bordé de fleurs des champs aux précieux coloris,
T’invite à rafraîchir tes pieds endoloris.
Pour ne point te blesser où le caillou s’émousse
Il s’est paré, pour toi, d’un beau tapis de mousse.
Caressant doucement tes chevilles nacrées
Il reflète à l’envers tant de beautés sacrées….
Puis il poursuit sa course, émoustillé qu’il est,
Sachant qu’un peu plus loin tu verras un îlet
Où tu t’arrêteras pour dormir, c’est certain…
OUI ! L’esprit du ruisseau a le cœur libertin !
Chaque nuit que Dieu fait vient la métamorphose.
Le ruisseau tel cocon subit une nymphose.
Tes yeux ne pourront plus se détacher alors
De ce prince charmant qui sera tien dès lors.
Ta nuit sera merveille en pays méconnus,
Tu seras transcendée de plaisirs inconnus,
Tu vibreras si fort aux confins du désir
Que tu ne voudras plus jamais t’en dessaisir.
Mais au petit matin, le cœur en perditions,
Le corps encor transi par tant de redditions,
Tu n’auras d’autre choix que suivre le courant
Jusqu’au prochain îlot… Mais il sera torrent !...