C'est sur une branche
vêtue de mousse
garnie de jade verdure
qu'un tourbillon de feuilles
s'est levée ,telle une résurrection
parée d’avenir incertain.
Dans cet excès de souffle
dont le vent s'est délesté,
quelques-unes sont retombées
non loin de leur lit,
parsemé de terre et de brindilles;
d'autres, emportées, se sont balladées
sur une rivière calme,
trempant leur corps
dans la douceur de leur hôte.
Rien, rien n'est plus beau
rien, rien ,n'est plus doux
que d'entendre battre
le coeur de la vie
dans le pépiement des bruants,
l'odeur du printemps
et la clarté de ses eaux
où s'enracinent les arbres
d'un amour à peine contenu.
C'est sous cet amas de beauté
que je cueille quelques rides de rivières
qui, je sais, ne vieilliront jamais.
C'est là , que je respire tout ce bonheur
en prenant soin de le conserver
pour les jours un peu plus sombres,
pour les trèves, un peu trop courtes.
Et je tire ma révérence
devant tant de simplicité et de force
qui se pavane silencieusement
dans la forêt de ma jeunesse.
Je m'en revêterai un jour,
comme la branche, de sa mousse verdâtre
et je reviendrai m'asseoir
pour y verser quelques larmes de joie.
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sylvianni