Plume d'or Inscrit le: 6/7/2018 De: |
La Fée du matin La Fée du matin
Une fée s'est posée, un matin de disette, Sur ma feuille muette, étant pauvre poète. La belle inspiration est déesse volage, Les mots ne venaient pas et je faisais naufrage.
La douce créature entama une danse, A ma grande stupeur, sur le clair papier blanc. Tenant dans la main droite un ruban insolent, Emplie de pétulance, elle semblait en transe.
Après quelques instants, qui furent bien trop courts, Elle s'arrêta net et me tint ce discours : "Cher ami, à vrai dire, et c'est bien difficile, Les paroles vous fuient, vous êtes malhabile.
Pourquoi donc rechercher ce qui n'est pas aisé ? Contentez-vous de peu, vous n'êtes pas doué. La Muse vous échappe et vous vous entêtez, Quittez enfin ce songe où vous vous enlisez."
Puis la fée s'envola, je ne la revis pas. Je sombrai dans l'abîme et pensai au trépas. Je n'imaginai pas pareil revers du sort, Mais un oiseau chanta et j'oubliai ma mort.
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