Un peuple en mal, sans grand espoir,
Se demandait qui donc poursuivre.
Il décida soudain de voir
Qui serait attentif à son besoin de vivre.
Un gars, très haut placé, manquant de savoir-vivre
Le dauba si soudain, sans peur de décevoir,
Que l’autre, ému, prit pour son grade
Les envois de la mascarade.
Campant sitôt sur des ronds-points
Il y siégea montrant ses poings
Pour dire à tous que son salaire
Le privait, las, du nécessaire.
Bientôt, se rajoutant, enchérit une meute
Qui voulait en découdre en acteur thérapeute
Et brûla de ferveur un butin innocent
Hélas fautif d’être adjacent.
Où est cette bonne parole
Qui sait juger qui tient son rôle ?
Il s’en repère aux bons abris
Qui ne font pas sauts de cabris
Mais dont le port paraît si drôle.
Tous confinés, hélas, sur des plateaux télé
En exégètes font puis défont l’emmêlé.
Ce sont tous des instruits rompus aux pirouettes
Aimant le port des girouettes.
L’humble a du mal à les saisir
Sans éprouver du déplaisir.
« Pour tout savoir fouillons l’archive »
Dit un expert d’humeur passive.
Nous y verrons le grand Vizir.
C’est l’aile aisée qui fait la pluie et le tonnerre
Et les doux cieux sans pleur épargnant à la terre
La faim du Monde aigri se disant plein d’espoir.