Martèlements déments d'un moment rémanent par fragments permanents jusqu'à l'enlisement
Sire, rien n'est pire qu'une lyre en délire
Qui soutire un sourire ou inspire le rire.
Ô dieux odieux si vieux de tous ces cieux vicieux ;
Vous les précieux envieux aux yeux si pernicieux !
L'air est délétère et la misère prospère.
C'est l'ère de l'austère et du tout éphémère.
Pardonnez aux damnés, à ces déracinés
Qui sont nés décharnés, internés, trépanés !
Ô basse besogne sans aucune vergogne,
Ca cogne dans la trogne : on dirait la charogne
Tous ces déserts amers, ces univers de fer,
Tous ces concerts pervers, tous ces enfers offerts !
La rime domine, prime, opprime et imprime,
Elle comprime et brime avec ses vitamines.
La nuit s'enduit de fruits quand le biscuit s'enfuit
Et me conduit sans bruit jusqu'au puits de l'ennui.
Des ombres sans nombre sous de sombres décombres
Sombrent en la pénombre et toute l'Ombre m'encombre.
Sans raison, ma maison-prison dans les Grisons
Rompt son oraison à l'horizon des saisons.
Une muse intruse use et abuse par ruse
De la cornemuse et s'amuse sans excuse.
Laissez-moi sous mon toit, loin de l'étroit détroit :
Le froid me doit l'effroi, l'endroit me doit le droit.
La mer d'Iroise croise alors l'Oise turquoise
Dont l'ardoise toise la grivoise cervoise.
Un soupir du nadir, doux zéphyr du plaisir,
Veut gravir et bénir le saphir du désir.
Voyez Bételgeuse, moqueuse et coléreuse,
Gueuse sous la poudreuse heureuse de la Meuse !
Mince ! Le sphinx grince, de larynx en pharynx,
Et brandit son syrinx sous l'Å“il aigri du lynx.
Les lettres de l'être sous l'hêtre peuvent émettre
A des kilomètres pour se soumettre aux maîtres.
Dès l'accueil à Arcueil, c'est l'écueil d'Argenteuil :
C'est au seuil du cercueil que l'Å“il cueille le deuil.
La paresse se dresse et presse de vitesse
Quand une caresse nous blesse avec justesse.
Ô soir de désespoir, peut-on se prévaloir
De voir le noir miroir au manoir du savoir ?
On raconte à bon compte et on conte sans honte
Que la prompte ponte monte jusqu'Ã la fonte.
Les pêcheurs et pécheurs, ces menteurs et monteurs
De douleurs se leurrent dans leurs heurts et malheurs.
Sous la glace, la crasse enlace les carcasses
Et casse la trace cocasse de la nasse.
Balthazar le routard et Gaspard le fêtard,
Regards hagards, vont au mitard pour un pétard.
Julie et Valérie, nos deux allégories,
Ont envie d'une poésie de Walkyrie.
Damnation ! La nation entre en révolution :
Des factions en action veulent l'épuration.
Entre dans la transe France de la souffrance
Avec élégance, constance et tolérance !
Tout accès au procès pour excès de succès
Se sait pour ces Français comme abcès ou décès.
Qu'ai-je ? Les neiges beiges abrègent le cortège
D'où s'allègent en arpège un solfège sacrilège !
Ô esprits incompris du mépris malappris,
Je suis surpris du prix requis pour mon répit !
Le caniche d'un riche derviche se niche
Dans une niche en friche et s'affiche à la corniche.
Dehors, le matador, de bâbord à tribord,
S'endort de port en port jusqu'au bord de la mort.
La fille pupille fendille sa coquille
Et maquille la grille d'une bille qui brille.
C'est l'éveil du soleil d'un sommeil sans pareil,
Réveil en simple appareil d'un conseil vermeil.
La belle demoiselle est imbelle et rebelle.
Elle est la sentinelle de la citadelle,
Du château sans flambeau, du bateau sans radeau,
Du sceau de Mirabeau au berceau de Rousseau.
Dès le crépuscule, un Hercule ridicule
Éjacule quelque opuscule minuscule.
A genoux les hiboux ! Les poux sont dans les choux
Et les cailloux, ces joujoux, se changent en bijoux.
Vous, mages des rages et sages des corsages,
L'âge des orages ravage tout courage.
Tout pas est un trépas et ne vaut un repas.
Les appas sont appâts : bas compas des faux-pas !
Ce mensonge où je plonge est un songe qui me ronge
Et qui se prolonge de l'éponge à l'oronge.
C'est le don du pardon, profond et moribond,
Parangon d'abandon sans fond et sans guidon.
L'averse traverse la herse du commerce
Dont la controverse adverse perce la Perse.
Sourd contour du séjour, le parcours est trop lourd
Et concourt sans recours au secours de l'amour.
Le monde féconde cette faconde profonde
Et sonde la ronde immonde de la Joconde.
La geisha Natacha cacha tous ses achats
A Sacha le Pacha, ce qui fâcha son chat.
Totoche le Moche, Gavroche d'Antioche,
Décroche sa broche et embroche la bidoche,
Tandis qu'Anubis, fils d'Isis et d'Osiris,
Mixe "de profundis" jusqu'à Persépolis,
Ce qui pousse de frousse Barberousse en brousse
Aux trousses d'une Rousse à la douce frimousse.
Et Gaston son tonton, breton et baryton,
Dit : " Scrutons à tâtons le bâton à photons !
Une palourde de Lourdes, sourde et balourde,
Commet une lourde bourde en vidant sa gourde.
Un pickpocket d'exocet jouant au cricket,
Pas net, gagne en sept sets devant Elisabeth
Borne qui se borne à un tricorne qu'écornent
La morne licorne et le capricorne à cornes.
Sous les bris assombris des lambris de Labry,
A l'abri des débris, cabris et colibris
Se pâment dans le drame et clament la trame
De l'infâme blâme qui réclame leur âme.
Ô été hébété d'un traité rejeté !
Je suis le député butté et entêté,
Je suis le complice du vice et du caprice,
L'épice factice, matrice du supplice.
Ce que je veux, morbleu ! Ce sont deux gueux heureux,
Deux morveux belliqueux et deux neveux véreux.
Vois la Callipyge qui voltige en quadrige
Et inflige au prodige un vertige sans prestige !
En bus ou en Airbus, par bonus ou malus,
Le virus sans tonus est un rébus de plus.
Je suis l'Invisible, la cible du pénible ;
Je suis l'indicible, la bible de l'horrible,
Le rappeur plein de peur, le sapeur sans faveur
Qui meurt dans la torpeur, la sœur de la stupeur.
J'invoque cette époque équivoque et baroque
Où le phoque croque et se moque de la toque.
Vois ! Abracadabra, le cobra fier-Ã -bras
Sans bras, se cambra et sombra dans l'Alhambra
de Grenade où Jade fit, comme à la parade,
Une sérénade ; d'autres préfèrent aubade.
Ô fragment d'un moment du mouvement permanent,
Martèlements déments des ferments du serment !
Dure sinécure par le parjure ordure,
Pure déchirure sous la Toiture obscure !
Session de processions, cession de sécessions,
Tout n'est que démission, oppression, obsession,
Vacarme des armes et charme des alarmes.
Va Carme, sans larmes, désarme les gens d'armes !
Et enfin remets fin, jusqu'aux plus fins confins
Tous ces parfums défunts puisque tout n'est que ... Fin.
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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)