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L´hôte inattendue Entrez, entrez Dame la mort, Et veuillez bien prendre une chaise, Vous êtes pâle en ce décor, Cela vous change, j´en suis fort aise. Nous feriez vous une anémie, Vous semblez tout en lassitude, Ou serait-ce votre ennemie La vie, en sa belle attitude Qui brille si fort en l´univers Qu´elle donne du fil à retordre, A mettre la tête à l´envers Et que dehors ce soit désordre ?
Oh ! Vous resterez bien dîner, Il reste des cordes à pendu, Un jeune Mozart assassiné Au coin d´un petit bal perdu, Et un épais bouillon de larmes Que j´ai versées en abondance Lorsque les ans prirent les armes Pour tuer mes rêves d´enfance. Bon appétit grande faucheuse, Reservez-vous à volonté, Cessez dont d´être malheureuse, Goûtez la convivialité !
Vous dîtes ? Vous voilà chômeuse ! Ah ! Voilà donc la belle affaire ! Je saisis la mine piteuse, La dame noire n´a plus à faire. Serait-ce la résurection, La vie, enfin, est éternelle ? Comment cela c´est l´extinction, A une échelle universelle ? Le monde n´est qu´une immense tombe, Dehors tout n´est plus que sommeil ? L´homme a joué avec sa bombe ? Mauvais rêve... Béni soit l´éveil !
Si, quand une nuit se prolonge, Vous repassiez, d´un pur hasard, Frapper aux portes de mon songe, Prenez un tout autre regard Et nous aurons un invité. Il nous jouera sa musique, Amadeus ressucité, Requiem pour bombe atomique Et que le coeur des hommes exulte, Beau, enfin, de maturité Quand il sait se montrer adulte Dans ce qu´il a d´humanité !
TADAMADON
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