Au commencement d'une vie
Pour allumer des feux de joie
Il suffit de peu de brindilles
Un petit rien fait grande envie
Et l'élément qui fait le choix
N'est bien souvent qu'une vétille

Oui mais monsieur l'industriel
S'entête à sortir des machines
Pressé d'engendrer des besoins
Rejeté loin de l'essentiel
L'humain trime et courbe l'échine
Enthousiasmé de moins en moins

Dans les extases de l'enfance
Il y a tout le duveté
Du poussin au sortir de l'oeuf
Avec une part d'innocence
De naturelle pureté
Et tout l'éclat du regard neuf

Oui mais monsieur le financier
S'entête à compter la monnaie
Pour empocher les divendes
Prisonnier de son créancier
L'humain doit, dès potron-minet
S'exécuter à la demande

Aux premiers pas de l'existence
Le chanceux de riche nature
Sensible aux belles floraisons
Va donner beaucoup d'importance
Sa vie durant, à la culture
Pour embellir ses horizons

Oui mais le marchand d'armes à feu
S'entête dans son marketing
Sournoisement, par Internet
Comme une quille dans un jeu
L'humain, sortant de son parking
Est pris pour cible et tombe net

Au commencement d'une vie
Pour allumer des feux de joie
Il suffit de peu de brindilles
Au crépuscule, on est ravi
D'être, au présent, comme autrefois
Emu par de simples broutilles