Mes chers parents
Sur un recueil en vélin d'Angoulême
Je vous libelle ces quelques mots poignants
Gravés à l'encrre du sang de mes veines
Vous les lirez en sanglotants,
Je vous aime.
Mes chers parents
Je ne veux vous causer plus de peine
A ressasser mes mornes sentiments,
Je vous glisse à l'oreille comme un blasphème
Chuchotant ces trois mots timidement,
Je vous aime.
Mes chers amis
A l'aube, élégant dans mon linceul blanc
Heureux, montant au Royaume du Néant
Un dernier sourire chasse mes tourments
De ce qui me reste du monde des vivants,
Je m'enfuis.
Mes chers amis
Mon coeur meurtrit se déchire d'ennuis
Trop de souvenirs pèsent sur ma vie
J'abandonne mes jours passés pour la nuit
Sans regret je m'en vais vers l'infini,
Je m'enfuis.
Chers soeurs et frères
C'est en vous embrassant tendrement
Que je quitte tout ce que j'aimais sur Terre
A genoux, je me traîne vous suppliant
De ne pas retenir le temps d'hier
Qui m'emprisonne.
Chers soeurs et frères
Je rêve depuis longtemps en m'endormant
Que je m'envole heureux vers la Lumière
Je rejoints l'autre rive au firmament
Bien au-delà de la cage de verre
Qui m'emprisonne.
Chers frères et soeurs,
Amis, parents,
Voici venue mon heure
Je meurs en souriant
Je pars content.
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