Petit chant à l'Albatros, à déposer sous son sapin...
Elle a surgi à mes côtés
Comme une soeur comme une fée
Comme une diane chasseresse
Même si parfois pêcheresse
Ses mots me devenaient remparts
Je l'appelais même très tard
Elle était mon funiculaire
Dans mes angoisses crépusculaires
Je me souviens précisément
De sa voix surgie du néant
Je promenais vers la rivière
Et nous voilà deux vraies commères
Ce soir là je suis rentrée tard
Ma liberté dans son regard
En vaste plaine de l'OASIS
Son esprit vif et incisif
A déboulé comme un canon
Elle m'a séduite pour de bon
Avec ses récits ubuesques
Ses amours sa vie dantesque
Ses voyages de Shéhérazade
En mille et une grandes parades
Elle est ma belle américaine
Et puis quelqu'un l'appelle "Marraine"
Nous voilà les trois mousquetaires
Tous trois debout jamais à terre
Contant fleurette fleurets au vent
Elle est d'amour de chaque instant
Je lui dois une fière chandelle
Car lorsqu'encore je chancelle
De loin elle guide mes soucis
Et me distille l'infini
Quant à sa plume satinée
Elle vaut de l'or elle est sacrée
Oui j'ai nommé notre Albatros
Même si pas vue en chair en os
Paris vaudra bien une messe
A très bientôt dans l'allégresse!
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"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."
Racine, "Phèdre"...