Dis toi mon doux poète que tu es bien heureux,
Que le soleil se lève parce que voulu des dieux
Tes amours, tes toujours, tes peut-estre d’un jour,
Sont l’offrande de la vie parée de ses atours.
Elle est ton puits de mots, ta tendre inspiration,
Celle qui est pour toi un vivier d’émotions.

Les ciels quelques fois bleus, ou nuancés de gris,
Ou noirs et menaçant selon l’heur choisi,
Ces pluies tombées des cieux en bruines ou en torrents,
Les prairies vertes et jaunes, la senteur des champs,
Les murmures des arbres et le chant des oiseaux,
Le vent dans les feuillages, le bruissement des eaux,
Le sourire d’un enfant, les baisers d’une belle,
Les fureurs d’océans, les coraux irréels,
Les aurores boréales, les nuits sans fin d’Arctique,
Une voute céleste aux mouvements épiques,
Ces myriades d’étoiles qui semblent immortelles,
Les neiges immaculées que l’on dit éternelles,
Les vins tirés des vignes, nectars sans égal,
Ces fruits multicolores, ces parfums de santal,
Des variétés de fleurs déclinées sans compter,
Des oiseaux, des poissons, des bestes par millier
La lune et ses quartiers, tantôt jaune, tantôt rousse,
Des montagnes abruptes, ses vallées si tant douces,
Les rivières, les ruisseaux, les chutes et les cascades
Les aubes qui chaque jour sont indéfinissables
Les déserts arides, les terres luxuriantes,
Les brouillards et les brumes sur des terres fumantes,
Des amours des chagrins, des joies et quelques peines,
Voilà quelle est ton monde, voici ceux qui te mènent…


Méphisto

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