Traître sentiment
Quand je relis tes mots
Est-ce la mélancolie
Qui fait couler mes larmes ?
Non, pas si jeune
Mais alors quoi ?
Est-ce toi ?
Où es tu ?
Oui, où ?

Mes larmes
Continuent de couler
Inlassables
Traître sentiment
Qui me fait haleter
Délicieuse torture
Que de t’imaginer
Doux calvaire
Que de me rappeler
Tes traits
Jouissante souffrance
Que de me répéter
Tes mots
En repensant
A la vacuité du présent
Un présent dans lequel
Tu n’es q’un souvenir
Qui ressurgit
Parfois
Mais qui au fond
Flotte toujours là

Pense tu seulement à moi ?
Sûrement pas
Moi-même
Cède parfois
A l’illusion
De t’avoir oublié
Jusqu’à ce qu’un
Vent que je crois nouveau
M’apporte l’odeur
Inévitable
Du passé

Traître sentiment
Que la tristesse
Qui s’empare
De mon coeur
Tard dans la nuit
A la faveur
des ombres noctambules

Mais il faut garder les apparences
Et quand ton nom surgit
Inattendu dans la conversation
Je feins l’indifférence
On me croit forte
Vois-tu
Seul toi me connaissais vraiment

Mais dans le fond
La tristesse est belle
N’est ce pas ?
Toi même le disais
Et je pourrais me
Cacher
Dans le volutes
D’un deuil
Romanesque
S’il n’y avait
Cet âpre sentiment
Qu’est l’amertume
Un regret enrageant
De n’avoir pas fait mieux
De t’avoir perdu
Qui grimpe
Dans mes tripes
Ravageur
Déchire détruit étripe
Farouche destructeur
Me fait hurler mon âme
Et me laisse nue
Avec pour seule
Couverture
Dans le froid
D’un hiver infini
L’espoir
Que le vent le porte à tes oreilles
Mon cri.