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Morosité Week-end détente:
Encore un matin morose, Malgré que dans mon beau jardin, Première rose est éclose, En dédaignant mon grand chagrin.
J’ai perdu mon bon cœur la veille, Il ne me reste que regrets, Qu’hélas dans ma très longue veille, Je n’arrête de ressasser.
Et je sens aussi mon arthrose Qui vient tourmenter mes vieux os, Malgré le parfum de la rose Et la brise dans les roseaux.
Il me faut poser pied à terre, Descendre lentement du lit, Pourtant cette idée m’atterre, Aussi fort qu’un triste délit.
Oh, je vois bien votre sourire, Il est moqueur, condescendant, Mais hélas, ce n’est pas le pire, Et moi, je souris en dedans,
Car hélas mes belles ratiches, Baignent dans l’eau de leur godet, A côté des cheveux postiches, Que la nuit, je ne peux garder.
Et puis enfin ma genouillère, Qu’il me faut toujours enfiler, Et placer ma sous-ventrière, Sur ma hernie atrophiée
Mais me voici devant ma Rose Et je me sens émoustillé Mon visage en couperose, Car le désir l’a maquillé.
Et je me sens, un autre homme, Mes artifices rutilants, Sont généreux, et me transforment, Ils sont pour moi un stimulant.
Et si bon pied, bon œil, je semble, Là , dans mon for intérieur, Il y a mon cœur qui ressemble A un usé, gros postérieur.
Il ne bat que quand ça lui chante, Et devient très capricieux, L’idée de s’arrêter le hante, Ses coups deviennent pernicieux.
Alors avec ou sans postiches, Ce qui me devient évident, C’est de terminer le pastiche De ma vie en décédant.
Encore un matin morose, Mes postiches j’ai astiqué, Malgré ma bien mauvaise prose, Et son style alambiqué.
Mais il faut que je vous rassure, Car rien de tout cela n’est vrai * Mais la carcasse a son usure Et j’en suis quelque peu navré !
*Mais hélas, peut le devenir.
Capricorne , le 12/02/2011
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